Le trouble obsessionnel compulsif, qui fait partie des troubles anxieux et est caractérisé par des rituels de rangement, de lavage ou de vérification, toucherait 2 % de la population.
La stimulation cérébrale profonde est un traitement neurochirurgical qui consiste à stimuler certaines régions du cerveau au moyen de deux électrodes très fines implantées dans le cerveau. Ces électrodes traversent une partie de l'encéphale pour atteindre des zones cérébrales ciblées plus profondes, les noyaux sous-thalamiques. Elles sont reliées à un stimulateur implanté sous la peau qui émet de faibles impulsions électriques.
L’équipe de Luc Mallet (Inserm, Pitié-Salpêtrière) a suivi un groupe de 16 patients traités dans 10 CHU de France par électro stimulation cérébrale.
L'essai clinique était mené en double aveugle, c'est-à-dire que les participants recevaient pendant 3 mois une stimulation active et pendant 3 mois ils n'en recevaient pas. Ni les patients, ni les soignants ne savaient quand chacun recevait le traitement effectif.
Le traitement a eu une efficace relative pour 7 participants sur 10, leurs symptômes ayant été réduits de 25%; 6 sur 10 ont retrouvé la capacité de mener une vie familiale ou professionnelle. Dans la période placebo, un participant sur 10 a vu une amélioration.
Le traitement nécessite de plus amples essais afin d'affiner les réglages et diminuer les risques. Parmi les effets secondaires sérieux figurent deux infections liées à l’implantation des électrodes et une hémorragie cérébrale.
L'équipe a également testé ce traitement sur trois personnes atteintes du syndrome Gilles de la Tourette, en stimulant une autre partie du cerveau, le "globus pallidus interne". Ces personnes ont connu une amélioration de 70 % des symptômes et un retour à une vie normale. Le suivi prolongé des patients (6 ans de recul pour le premier patient opéré) montre le maintien de l'effet au cours du temps.
L'électrostimulation est utilisée depuis plusieurs années pour des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
PsychoMédia avec sources: Inserm, Le Nouvel Observateur