Une bactérie Acinetobacter baumannii (AB) résistante aux antibiotiques carbapénèmes dont l'imipénème (ABRI) est en croissance depuis quelques années dans les CHU de France.
Entre 2001 et 2011 la proportion des signalements d’infections nosocomiales (liées à l'hospitalisation et aux soins) concernant ABRI est passée de 2 % en 2003 à 11,1 % pour les cinq premiers mois de 2011, indique le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (INVS).
Les signalements concernaient principalement des infections respiratoires (37%), des septicémies (18,9%) et des infections urinaires (12,6%).
Le pouvoir pathogène de la bactérie est normalement "faible" mais elle peut provoquer des "infections sévères" chez des personnes fragilisées. Sur les 315 infections nosocomiales rapportées pour lesquelles elle était le seul microorganisme impliqué, 160 décès sont survenus.
Les services les plus fréquemment concernés sont ceux de réanimation (56 % des cas) et de grands brûlés. Dans ces derniers, les signalements se rapportant à ABRI représentent plus de 25 % des cas d’infections nosocomiales.
Les régions ayant signalé le plus grand nombre étaient l’Île-de-France (27%), le Nord-Pas-de-Calais (18%), l’Aquitaine (9%), Provence-Alpes-Côte d’Azur (8%) et Midi-Pyrénées (8%).
Dans les cas de deux épidémies, survenues dans le Nord-Pas-de-Calais et au CHU de Fort-de-France, des services ont dû être fermés afin de contrôler les épidémies.
En France, les infections nosocomiales sont la principale cause d’évènements indésirables chez les personnes hospitalisées et contribueraient à 2,8% des décès hospitaliers (4.200 décès par an), rapportait le BEH en 2011.
Psychomédia avec sources: Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), Journal internaltional de médecine (JIM), Le Quotidien du médecin. Tous droits réservés.