Le député Amir Khadir, co-chef de Québec Solidaire, a déposé aujourd'hui, 12 juin, un projet de Loi instituant Pharma-Québec et lancé un document de consultation intitulé "Une nouvelle politique pharmaceutique pour le Québec".
Québec solidaire estime que le Québec peut épargner deux milliards $ par année en instaurant un régime public universel d'assurance-médicaments et en mettant sur pied Pharma-Québec dotée d'un triple mandat comme pôle d'achat, de production et de recherche dans le domaine du médicament.
19,6% des dépenses en santé sont consacrées au médicament au Québec alors que la moyenne canadienne est de 16,2%, rapelle le communiqué de Québec solidaire.
Il en coûte annuellement 1 027 $ par personne au Québec, comparativement à 701 $ en Colombie-Britannique et une moyenne de 912$ dans le reste du Canada. Les avantages consentis au Québec à l'industrie pharmaceutique représentent entre 680 M$ et 1 900 M$, selon les juridictions de comparaison.
Le Québec doit s'inspirer des meilleures pratiques publiques dans des juridictions comparables (Ontario, Colombie-Britannique, Nouvelle-Zélande), estime Québec solidaire.
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ont accueilli positivement le projet de loi.
"Il est grand temps
", a déclaré Régine Laurent, présidente de la FIQ, "que le Québec se penche sur la création d'un régime d'assurance médicaments public et universel. Les couts des médicaments croissent de manière exponentielle et sont responsables d'une grande partie de l'augmentation des dépenses totales en santé. Le régime mixte actuel coute cher à l'État, ne garantit pas un accès équitable aux médicaments et, disons-le, il profite davantage aux coffres des compagnies pharmaceutiques qu'à la population québécoise
".
La Fédération est aussi d'avis que la dépendance du réseau de la santé aux compagnies pharmaceutiques est très inquiétante, comme l'ont illustré les problèmes reliés à la pénurie de médicaments injectables chez Sandoz Canada.
Les pratiques actuelles en ce qui concerne les dépenses de médicaments favorisent uniquement l'industrie, estime également Louise Chabot, première vice-présidente de la CSQ. "N'y aurait-il pas moyen, dit-elle, d'agir différemment en considérant l'intérêt des citoyens en priorité ?
" En instituant Pharma Québec, rappelle-t-elle, le gouvernement s'inspirerait d'une approche déjà expérimentée ailleurs et qui donne des résultats encourageants. Par ailleurs, souligne-t-elle, les groupes syndicaux et sociaux revendiquent depuis longtemps l'instauration d'un régime entièrement public d'assurance médicaments et une politique du médicament qui encadrerait les pratiques de l'industrie pharmaceutique.
Communiqué de Québec solidaire sur le site Portail Québec du gouvernement du Québec : Projet de loi sur Pharma Québec - Québec solidaire veut épargner deux milliards $ dans les dépenses de médicaments.
Communiqué de la FIQ : Pour la FIQ, il est grand temps que le gouvernement du Québec se dote d'un régime d'assurance médicaments public et universel.
Communiqué de la CSQ : La CSQ souhaite une étude sérieuse du projet.
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