Une thérapie cognitivo-comportementale pour le traitement des tics dans le syndrome Gilles de la Tourette peut s'avérer aussi efficace et même supérieure aux médicaments dans certains cas, selon une étude québécoise publiée dans la revue International Journal of Cognitive Therapy. Des effets de la thérapie sont observables sur l'activité cérébrale.
Le syndrome Gilles de la Tourette est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par des tics moteurs et phoniques qui s'aggravent durant l'enfance pour atteindre un sommet vers l'âge de 11 ans.
La maladie touche entre 0,05 et 3 % des enfants d'âge scolaire et peut persister, dans certains cas, à l'âge adulte.
Marc Lavoie, Tina Imbriglio et leurs collègues du Centre de recherche Fernand-Seguin de l'Hôpital Louis-H. Lafontaine affilié à l'Université de Montréal, ont mené cette étude avec 10 adultes atteints du syndrome et 14 adultes appariés selon l'âge et l'intelligence, sans problème neurologique ou psychiatrique.
Suite à la thérapie pendant 6 mois, une diminution significative des tics était observée ainsi qu'une normalisation de l'activité cérébrale, mesurée par électroencéphalogramme, lors de tests requérant des inhibitions de réponses.
« D'une part, la thérapie permet de faire appel à une restructuration cognitive et, d'autre part, à une modification comportementale et physiologique. Cette étude prometteuse est la première à avoir démontré les effets physiologiques d'une thérapie cognitive-comportementale chez les patients atteints du syndrome Gilles de la Tourette. D'autres études devront toutefois confirmer ces résultats auprès d'un échantillon plus important », précise Marc Lavoie.
Des études précédentes avaient également montré que la psychothérapie cognitivo-comportementale pouvait être efficace pour le traitement du syndrome et qui comportent des effets secondaires indésirables importants.
- Une thérapie comportementale efficace pour le syndrome Gilles de la Tourette
- La psychothérapie comportementale diminue les tics du syndrome Gilles de la Tourette
Une telle thérapie peut constituer une alternative avantageuse aux médicaments tels que les neuroleptiques (antipsychotiques) et les agonistes dopaminergiques (des médicaments principalement utilisés pour le traitement de la maladie de Parkison ainsi que pour le syndrome des jambes sans repos) qui sont souvent utilisés pour le traitement du syndrome.
Psychomédia avec source: Université de Montréal
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