L'exposition aux nouvelles négatives pourrait augmenter la réactivité au stress, selon une étude publiée dans la revue Plos One.
Marie-France Marin et Sonia Lupien de l'Université de Montréal ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 30 femmes et 30 hommes répartis en deux groupes mixtes qui ont été appelés à lire des nouvelles dans des journaux montréalais.
La moitié de ces nouvelles étaient de nature négative (meurtre, accident, etc.) et l'autre de nature neutre (ouverture d'un nouveau parc ou sortie prochaine d'un film). Après avoir lu ces nouvelles, les participants étaient exposés à un stress. Le lendemain, chaque participant devait relater de mémoire le contenu de l'information lue la veille.
Bien que le fait de lire une nouvelle négative dans un journal ne stimulait pas la production de l'hormone de stress cortisol, il augmentait la réactivité physiologique à une situation stressante plus tard dans la journée chez les femmes. Ces dernières avaient aussi tendance à mieux se souvenir du contenu des nouvelles négatives.
Que la réactivité subséquente soit davantage augmentée chez les femmes demeure toutefois à confirmer par d'autres études qui utiliseraient une autre situation de stress: les auteurs mentionnent dans Plos One que la tâche stressante utilisée génère, en général, plus de stress chez les hommes que chez les femmes. Il est ainsi possible que la modulation de cette réactivité par des facteurs externes (ici la lecture de nouvelles négatives) soit plus difficile à obtenir.
Ces résultats soulignent l'importance d'étudier plus largement, auprès de diverses populations, les effets physiologiques et psychologiques que peuvent avoir les médias dans le contexte des nouvelles de tous les jours et celui d'événements traumatiques majeurs, estiment les auteurs.
Voyez de la même équipe: Stress post-traumatique: modifier les souvenirs au moyen de médicaments anti-cortisol
Psychomédia avec sources: Université de Montréal, Plos One. Tous droits réservés.