Le médicament propranolol (noms commerciaux : Adrexan, Avlocardyl, Hemipralon, Indéral, Sthasin, Syprol…), de la classe des bêtabloquants utilisée notamment pour le traitement de l'hypertension artérielle et de la migraine, réduirait l'intensité émotionnelle des souvenirs traumatiques.
Des chercheurs de l'université Paul-Sabatier, étudie ce traitement depuis 2007.
Administré 90 minutes avant une séance de psychothérapie, le médicament agit sur des régions cérébrales impliquées dans le traitement émotionnel pendant que la personne est invitée à raconter son souvenir traumatisant en rédigeant un texte à la première personne.
En testant le propranolol sur des souris dans les années 1990, le Pr Pascal Roullet a découvert qu'après avoir été soumises à des expériences désagréables, ces dernières repartaient explorer la cage après une injection du médicament au lieu de se terrer dans un coin.
Dix ans plus tard, le psychiatre Alain Brunet de l'Université de Montréal a testé le médicament avec des personnes souffrant de stress post-traumatique chronique après des agressions ou des accidents de la route.
En 2006, le médicament est testé en France avec des personnes traumatisées par l'explosion de l'usine AZF en 2001. Huit d'entre elles ont pris le propanolol et 25 autres ont préféré être suivies sans traitement pendant 6 mois. Celles qui ont pris le médicament ont connu une plus grande diminution des symptômes de stress post-traumatique.
C'est en bloquant le processus de reconsolidation des souvenirs traumatisants que le médicament agirait.
Depuis les années 2000, indiquait en novembre dernier un communiqué de l'équipe d'Alain Brunet, "on s'est aperçu que les vieux souvenirs ne sont pas fixés de façon permanente comme on le croyait mais redeviennent labiles, c'est-à-dire malléables et flexibles, lorsqu'ils sont remémorés. Il s'agit d'un processus adaptatif qui permet de renforcer le souvenir.
" Cette reconsolidation peut-être bloquée en atténuant par médication les effets émotionnels négatifs associés au souvenir.
Le propranolol diminue le stress en bloquant les récepteurs d'adrénaline et de noradrénaline dans les amygdales cérébrales, des centres nerveux liés aux émotions de peur et de stress.
D'autres classes de médicaments antihypertenseurs, les IEC et les ARA2, auraient aussi un effet bénéfique sur les symptômes de stress post-traumatique, montrait une étude américaine publiée en mai 2012.
Psychomédia avec sources: Le Parisien, Université de Montréal
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