Il existe une forte prédisposition génétique au somnambulisme, indique le Pr Alex Desautels du Département de neurosciences de l'Université de Montréal. Près de 80 % des somnambules ont un autre membre de la famille qui est atteint de ce trouble. Chez les jumeaux, la concordance est 5 fois plus élevée chez les monozygotes que chez les jumeaux non identiques.
Le somnambulisme touche principalement les enfants : de 11 à 13 % des 8 à 12 ans comparativement à 2 à 4 % des adultes.
Les épisodes de somnambulisme surviennent généralement durant les phases de sommeil profond, soit au cours des premières heures qui suivent l'endormissement.
Alors que la plupart des somnambules se contentent de s'asseoir dans leur lit, certains se lèvent et se mettent à marcher, avant de retourner se coucher. Les somnambules peuvent parfois se blesser et mettre leur vie ou celle des autres en danger : certains allant même jusqu'à conduire une voiture!
Le somnambulisme fait partie des parasomnies qui incluent aussi notamment la somniloquie (parler en dormant) et les terreurs nocturnes.
Les facteurs de déclenchements d'un épisode sont variés : privation de sommeil, interruption du sommeil profond, prise de certains médicaments, stress, fièvre, consommation d'alcool... Toute situation qui fragmente le sommeil favorise les épisodes de déambulations nocturnes chez les individus qui y sont prédisposés.
Le sommeil des somnambules est moins récupérateur : selon des études récentes, environ 45 % seraient somnolents pendant le jour.
Le chercheur a mis au point un protocole de recherche visant à caractériser les aspects cliniques et génétiques du somnambulisme. À ce jour, rappelle-t-il, aucun gène de susceptibilité n'a été découvert et aucune caractérisation clinique valable, susceptible de fournir des pistes aux chercheurs, n'a été établie. Il entend comparer le sommeil et l'activité électrique du cerveau de somnambules et de sujets normaux qui leur sont apparentés pendant différentes phases du sommeil. Il tentera de cerner d'éventuelles mutations génétiques chez les personnes les mieux caractérisées sur le plan clinique.
À partir de prélèvements sanguins, il étudiera aussi le rôle de certaines protéines, dont l'adénosine, qui joue un rôle majeur dans la régulation du sommeil profond, au cours duquel se produisent les comportements de somnambulisme.
Une centaine de famille au sein desquelles plusieurs membres rapportent du somnambulisme seront recrutées pour cette étude.
Psychomédia avec source: Université de Montréal.
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