Il est temps de mettre fin à l'« avalanche de frais » prélevés par les banques en cas de paiement sur un compte pas assez provisionné, estime le magazine 60 millions de consommateurs de l'Institut national français de la consommation.
« Devoir payer des intérêts lorsqu’un paiement se présente sur un compte pas assez provisionné, rien de plus normal
» et personne ne conteste cela. Mais « tout pourrait s’arrêter là. Ce n’est pas le cas.
»
« Commissions d’intervention, frais de rejet, lettre d’information pour compte débiteur…
» Cette « ahurissante mécanique de tarification
» enfonce les clients dans leurs difficultés financières.
Cette « machine infernale » est « mise en place par l’ensemble des établissements bancaires, à l’exception notable des banques en lignes
».
60 Millions et l'Union nationale des associations familiales (Unaf) détaillent cinq raisons « pour lesquelles il est temps d’enrayer la machine à facturer les frais pour incidents
» :
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Le montant des frais prélevés est exorbitant
En moyenne, un client standard verse chaque année 34 € de frais liés à un solde débiteur, selon les centaines de relevés analysés. Chez les personnes en difficulté qui ont demandé une aide aux associations familiales en 2016, la moyenne était de 296 € et un foyer sur cinq «
a vu s’envoler plus de 500 € !
»«
Les plus fragiles ne sont cependant pas les plus “punis”. Ceux qui touchent 1 000 € par mois versent, en moyenne, 154 €, alors que ceux qui gagnent en moyenne 2 000 € par mois, salariés du public comme du privé ou retraités, sont prélevés de 352 €.
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La punition est automatisée
Lorsqu’un paiement se présente sur un compte dont le découvert va être dépassé, la banque l’honore en général : elle prélève des intérêts «
proches de l’usure, et surtout une commission d’intervention de 8 € censée rémunérer l’analyse de la situation par le conseiller
».Or, 54 % des conseillers affirment ne pas intervenir, selon une enquête du syndicat CGT Banque Assurance. La plupart du temps, l’ordinateur propose la tarification et le conseiller l’accepte.
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Presque toutes les banques font payer le maximum légal
La commission d’intervention est fixée partout à sa limite légale de 8 €, à l’exception de la Banque postale (6,90 €). «
Partout, le rejet d’un chèque coûte 30 € s’il est inférieur à 50 € et 50 € s’il est d’un montant supérieur. Partout, le rejet d’un prélèvement de plus de 20 € est tarifé 20 €. Excepté, là encore, à la Banque postale. Impossible ou presque, pour les clients de trouver un établissement moins gourmand.
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La marge des banques est indécente
Selon les estimations de 60 Millions, les frais liés aux incidents de paiement représentent 30 à 35 % du chiffre d’affaires des banques de détail, soit 6,5 milliards de chiffre d’affaires chaque année. Le résultat net est estimé à… 4,9 milliards !
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Ces frais provoquent de fortes tensions en agence
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Près de 9 conseillers sur 10 estiment que le montant de ces frais occasionne des violences verbales et parfois physiques.
»
Pour plus d'informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : 60 millions.
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