60 chercheurs canadiens, provenant de 30 universités et de disciplines allant du génie aux sciences sociales, ont lancé officiellement, le 18 mars, l'initiative Dialogues pour un Canada vert et rendu public un rapport proposant un plan d'action pour réduire substantiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) au pays.
À l’automne 2014, explique la biologiste Catherine Potvin de l’Université McGill, instigatrice de l'initiative, "le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Ban Ki-moon, a exhorté tous les chefs d’État à mettre en place des politiques plus ambitieuses en matière de changements climatiques afin d’éviter que la hausse de la température mondiale ne dépasse 2 °C avant la fin du siècle.
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Pour parvenir à limiter la hausse des température à 2 °C par rapport au début de l’ère préindustrielle, il faudrait que l’humanité se donne un objectif de « zéro émission » de GES au plus tard en 2100, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). "Les niveaux actuels des émissions mondiales de GES conduisent la planète vers une hausse des températures 4 à 5 °C à la fin du siècle
", rapporte le Devoir. "Un tel scénario serait tout simplement catastrophique pour le maintien de la vie sur Terre.
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Intitulé Agir sur les changements climatiques : les solutions d’universitaires canadiens et canadiennes, le rapport conclut que le Canada doit se donner comme objectif de réduire de 80 % ses émissions de GES d’ici 2050.
"Nous souhaitons encourager le débat public sur les politiques relatives aux changements climatiques en prévision des prochaines élections fédérales et de la prochaine conférence internationale sur le climat, prévue à Paris en décembre prochain
", précise la chercheuse dans le McGill Reporter.
À court terme, les éléments d’un programme de transition pourraient inclure:
L’établissement d’une taxe nationale sur le carbone ou d’un système national de plafonnement et d’échanges pour les émissions produites comme celui auquel participent le Québec et la Californie;
L’abolition des subventions destinées à l’industrie des combustibles fossiles et la pleine intégration de ce secteur dans les politiques climatiques;
L’intégration de la viabilité et de la lutte contre les changements climatiques dans l’aménagement du territoire tant au niveau régional qu’urbain pour s’assurer, entre autres, que les investissements effectués pour la construction ou l’entretien des infrastructures soient en lien avec un objectif à long terme de décarbonisation.
À moyen terme, la transition pourrait être facilitée par:
Un réseau électrique coordonné et intelligent orienté d’est en ouest permettant donc aux provinces productrices d’hydroélectricité de vendre de l’électricité à leurs voisins afin de tirer pleinement avantage du potentiel des énergies renouvelables;
Des programmes d’efficacité énergétique bien gérés pourraient engendrer d’importantes retombées économiques pour tous grâce aux économies réalisées. De tels programmes pourraient cibler le secteur du bâtiment ainsi que les commerces et les industries.
À long terme, la transition pourrait soutenir une «révolution» des transports pour éliminer la dépendance de ce secteur envers les combustibles fossiles.
Cela pourrait reposer sur la mise en œuvre d’une gamme d’options, allant de l’électrification du transport jusqu’aux transports collectifs et actifs des personnes (marche, bicyclette, etc.).
Psychomédia avec sources: McGill Reporter, Le Devoir.
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