Dans un rapport présenté le 12 mai, le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits des peuples autochtones, James Anaya, estime que l'écart entre le bien-être des Autochtones et des non-Autochtones au Canada ne s'est pas réduit depuis la dernière visite d'un rapporteur, en 2004.

Il ne semble pas, dit-il, que le Canada ait consacré plus de ressources aux services sociaux pour les peuples autochtones.

"Les conditions socio-économiques désolantes des peuples autochtones dans un pays hautement développé" constituent "la manifestation la plus évidente des problèmes de droits de la personne au Canada", dit-il.

Les problèmes relatifs aux revendications des Premières Nations demeurent non résolus, constate-t-il. Les femmes autochtones demeurent sujettes aux sévices et il semble y avoir, au sein des peuples autochtones, de hauts niveaux de méfiance envers les gouvernements fédéral et provinciaux.

Utilisant les chiffres du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien (AADNC), il note que "sur les 100 collectivités canadiennes qui se trouvent au bas de l'échelle de l'Indice de bien-être, 96 sont des Premières Nations".

M. Anaya recommande au Canada de mieux financer les services aux Autochtones à l'intérieur des réserves et hors de celles-ci, qu'il s'agisse de la santé, de l'éducation, du bien-être des enfants ou du logement.

Ottawa devrait également accroître la capacité des Autochtones à s'autogouverner, les consulter davantage et s'activer pour régler ses litiges territoriaux avec les Métis en un seul bloc, plutôt qu'en causes judiciaires séparées.

Il devrait aussi encourager la consultation des Premières Nations au début de grands projets énergétiques, et non en plein milieu.

Le rapporteur recommande également la tenue d'une enquête globale et nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées, ce que le gouvernement refuse de faire.

Photo : CTV News Winnipeg.

Psychomédia avec sources: Rapport (ONU), Radio-Canada.
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