L'affaire des caricatures de Mahomet devant les tribunaux français les 7 et 8 février sont d'un enjeu important pour la liberté d'expression.

«C'est dur d'être aimé par des cons», se plaint Mahomet, la tête dans les mains, en une du dernier Charlie Hebdo. L'hebdomadaire satirique publie les douze dessins qui font débat et y ajoute quelques caricatures. Un numéro spécial pas du tout du goût du Conseil français du culte musulman (CFCM) qui a porté plainte pour «injure raciale et religieuse», aux côtés d'autres organisations musulmanes, pour demander qu'il ne soit pas mis en vente et qu'il n'y ait pas d'affichage.

(...) Le tribunal de grande instance de Paris, saisi en référé, l'a débouté, hier (mardi le 6). Pour vices de forme. L'hebdo est donc dans les kiosques aujourd'hui, avec un tirage de 160 000 exemplaires au lieu de 140 000 habituellement. (Libération)

L'affaire des caricatures de Mahomet sera devant les tribunaux les 7 et 8 février.

Les responsables de l'hebdomadaire Charlie Hebdo sont accusés suite à des plaintes déposées par la Grande Mosquée de Paris, l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Ligue islamique mondiale pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une religion".

Dans le but de défendre la liberté d'expression, l'hebdomadaire avait, après France Soir et comme plusieurs journaux européens, repris en février 2006 certaines des caricatures de Mahomet publiées initialement en septembre 2005 dans un journal danois. Les caricatures avaient provoqué une flambée anti-danoise dans le monde musulman. L'hebdomadaire est également poursuivi pour un dessin réalisé par l'un de ses collaborateurs.

«Critiquer les religions, c'est le principe même de la démocratie», argumente Philippe Val, directeur de la rédaction de l'hebdomadaire.

Les tribunaux danois ont débouté les associations islamistes qui avaient porté plainte contre le Jyllands-Posten au motif que ces caricatures n'avaient pas de caractère offensant.

Reporters sans frontières (RSF) a apporté mardi son "soutien inconditionnel" à l'hebdomadaire. "Le procès qui s'ouvre constitue un test pour la liberté d’expression en France. Nous exprimons notre soutien inconditionnel à Charlie Hebdo dans son combat pour le droit à la satire et espérons que la justice protègera ce principe", écrit RSF dans un communiqué.

Mercredi, Libération se joint à Charlie Hebdo pour un numéro spécial.

Sources:
Libération, 7 février 2007
L'Express, 6 février 2007
Le monde, 6 février 2007
France24, 6 février 2007