Certains anticorps très performants peuvent reconnaître les cellules infectées par le virus du sida (VIH) et entraîner leur destruction par le système immunitaire, selon une étude française publiée dans la revue Nature communications. Ces résultats ouvrent la voie au développement de nouveaux traitements d'immunothérapie.
Les traitements antirétroviraux actuels n'éliminent pas complètement le virus qui peut continuer à se multiplier dans certaines cellules et constituer un réservoir viral. « En cas d’interruption du traitement antirétroviral, ce réservoir peut être la source d’une nouvelle multiplication virale dans l’organisme, même après de nombreuses années de thérapie
», explique un communiqué des chercheurs.
« Chez certaines personnes infectées, des anticorps particuliers ont été identifiés pour leur capacité à bloquer la réplication de très nombreuses souches de VIH-1.
» En étudiant le mécanisme d’action de ces anticorps dits « neutralisants à large spectre » (bNAbs), Timothée Bruel et ses collègues de l'Institut Pasteur, du CNRS et du Vaccine Research Institute (ANRS/Inserm), ont démontré qu’ils agissent de façons complémentaires.
« Tout d’abord, les bNAbs neutralisent la propagation du virus, et notamment son passage de cellule à cellule. Mais ils sont également capables, pour les plus efficaces d’entre eux, de reconnaître directement les cellules infectées et d’entraîner leur destruction par les cellules Natural Killer (NK), cellules du système immunitaire chargées d’éliminer les cellules anormales de l’organisme.
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« Pour cela, les bNAbs peuvent reconnaître différentes parties de l’enveloppe virale exposées à la surface des cellules humaines. Les scientifiques ont observé que l’exposition de ces différentes parties de l’enveloppe est très variable à la surface des cellules infectées, et dépend de la souche de VIH, modulant donc la réponse des cellules immunitaires.
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« Ils ont observé que la combinaison de différents bNAbs permet d’augmenter leur efficacité pour recruter des cellules NK. Enfin, les chercheurs ont montré que les cellules provenant du réservoir viral de patients sont également reconnues par les bNAbs, à des niveaux généralement suffisants pour entrainer leur élimination.
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Ces résultats confortent l’idée que ces anticorps pourraient réduire le réservoir viral chez les patients infectés par le VIH, souligne Olivier Schwartz, coauteur. La façon dont ces anticorps reconnaissent l’enveloppe virale donne des informations précieuses pour la conception de candidats vaccins.
« Les plus efficaces des bNAbs sont en cours d’essai clinique aux États-Unis pour leur faculté à abaisser significativement la charge virale pendant 28 jours. Ces immunothérapies représentent donc de nouvelles stratégies thérapeutiques ou préventives prometteuses.
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Illustration : infection d'une cellule et multiplication du virus du sida.
Psychomédia avec source : Institut Pasteur.
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