Un article de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) fait le point sur l'efficacité des régimes intermittents qui « ont le vent en poupe
» dans les magazines et sur les réseaux sociaux.
Les termes « régime intermittent » ou « jeûne intermittent » recouvrent des pratiques variées dont le point commun est d’alterner des périodes plus ou moins longues de restrictions alimentaires avec des périodes où l’on peut manger normalement.
Des exemples fréquemment mis de l'avant sont notamment :
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Le régime 5 : 2 consiste à manger normalement pendant 5 jours puis à diminuer le nombre de calories de manière importante les 2 jours qui suivent (500 calories/jour pour les femmes et 600 calories/jour pour les hommes). (Quel est le besoin en calories par jour ?)
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Le régime 16/8 consiste à jeûner au cours de la journée pendant une période de 14 à 16 heures et à prendre ses repas sur les 8 à 10 heures restantes (on peut par exemple prendre un goûter à 16 h et ne plus rien consommer jusqu’au matin suivant).
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L’alternate day fasting est le fait de jeûner un jour sur deux.
Certains estiment que les régimes intermittents permettent d’éviter les contraintes et les frustrations éventuelles liées à une restriction alimentaire continue et peuvent ainsi conduire à une meilleure adhésion.
« D’autres mettent en avant des effets bénéfiques sur des paramètres métaboliques (pression artérielle, glycémie, cholestérol…), voire pour la prévention de certaines maladies (cancers, maladies inflammatoires, métaboliques, cardiovasculaires…).
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Quel est leur efficacité ?
Des études scientifiques bien construites manquent encore pour évaluer correctement ces régimes, indique l'Inserm. Et les résultats des études les plus rigoureuses sont variables.
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La plupart des publications ne montrent pas de supériorité du régime intermittent (quelles que soient ses modalités) par rapport à d’autres régimes pour la perte de poids.»
L'Inserm cite quelques études avec une méthodologie rigoureuse qui se sont notamment intéressées au régime 5 : 2 (5 jours libres et 2 jours avec une consommation très réduite de calories).
Une étude publiée dans l’International Journal of Obesity a été mené auprès de 332 personnes ayant une obésité (obésité, surpoids ou poids santé : CALCUL rapide) qui ont été réparties en trois groupes (restriction continue avec réduction du nombre de calories consommées chaque jour ; restriction alternée une semaine sur deux et restriction intermittente classique 5 : 2). Après 12 mois, seuls 146 participants s'étaient rendus au terme de l’étude, avec une perte de poids modérée similaire dans les trois groupes (respectivement 6,6 kg, 5,1 kg et 5 kg en moyenne).
Des résultats semblables ont été constatés dans une étude menée avec 109 participants suivis pendant 24 mois, avec une perte de poids similaire la première année pour les trois types de régimes et une stabilisation de ce poids entre 12 et 24 mois.
Une autre étude a été publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition. Elle compare le régime 5 : 2 et le régime en restriction continue à une alimentation « normale » sans restriction chez des personnes ayant une obésité. La perte de poids après 12 semaines était significativement plus importante dans les deux premiers groupes (7,1 kg et 5,2 kg) que dans le groupe contrôle sans régime restrictif (3,3 kg).
Les conclusions de ces études ne peuvent être généralisées à d’autres types de régimes intermittents.
Ces études se sont aussi intéressées à des paramètres métaboliques (cholestérol, taux de glucose sanguin, triglycérides…) sans parvenir à montrer la supériorité d’un régime sur les autres.
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Si les régimes intermittents ne semblent donc pas moins efficaces que les autres pour la perte de poids, ils ne peuvent toutefois être considérés comme des “régimes miracles”, conclut l'Inserm. D’autant que d’autres facteurs sont à prendre en compte, par exemple leur impact sur l’appétit et l’équilibre alimentaire.Là encore les données issues de la recherche sont assez hétérogènes. On peut néanmoins citer des résultats qui suggèrent qu’un régime restrictif en continu pourrait être associé à une plus grande amélioration de l’équilibre alimentaire, avec une consommation de repas plus variés et des habitudes plus saines, que les régimes intermittents. »
Effet sur d’autres pathologies : l’exemple du cancer
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Tout un pan de la recherche scientifique a également commencé à s’intéresser au lien entre régime intermittent et développement de maladies, en particulier le cancer. Néanmoins, les résultats sont à prendre avec prudence car ils ont été obtenus dans des modèles animaux. Par exemple, un régime intermittent a eu des effets bénéfiques dans un modèle de souris obèses avec cancer du sein, ralentissant la croissance tumorale et réduisant les métastases pulmonaires sans que les animaux n’aient perdu du poids par ailleurs. Il n’est toutefois pas possible de généraliser ces conclusions chez l’humain à l’heure actuelle en l’absence d’essai clinique rigoureux.Soulignons enfin que pour les personnes atteintes de cancer, comme le rappelle un article relayé par l’American Cancer Society, si des études précliniques suggèrent que les régimes intermittents pourraient réduire la toxicité de la chimiothérapie, leurs risques – notamment en matière de dénutrition – sont bien plus importants. »
Si les régimes intermittents semblent globalement sûrs pour des personnes en santé et peuvent contribuer à réduire le poids chez certaines personnes en surpoids, leur supériorité par rapport à d’autres régimes n’est pas confirmée, concluent les chercheurs.
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Psychomédia avec source : Inserm.
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