Des recherches, menées depuis près d'un quart de siècle, ont conduit à l'élaboration de l'hypothèse calcique de la maladie d'Alzheimer qui soutient qu'elle est causée par un excès de calcium à l'intérieur des cellules.
Les champs électromagnétiques (CEM) utilisés pour les communications sans fil peuvent entraîner un tel excès, explique l'auteur d'une synthèse sur le sujet publiée en mars 2022 dans la revue Current Alzheimer Research.
L'hypothèse calcique
L'accumulation de calcium intracellulaire entraîne plusieurs changements dans le cerveau, dont deux changements importants qui créent les conditions de la maladie d'Alzheimer :
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des augmentations spécifiques de la protéine précurseur de l'amyloïde, de la BACE1 et des agrégats de la protéine bêta-amyloïde ;
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des changements neurodégénératifs moins spécifiques, notamment la protéine tau hyperphosphorylée et les enchevêtrements neurofibrillaires, la mort cellulaire produite par apoptose ou par autophagie, le dysfonctionnement synaptique produit par des changements dans les structures neuronales nécessaires à la synapse entre les neurones, le stress oxydatif et l'inflammation.
Les champs électromagnétiques et l'accumulation de calcium
Les champs électromagnétiques (CEM) pulsés générés électroniquement utilisés pour la communication sans fil produisent des forces électriques et magnétiques qui agissent dans les cellules du corps principalement par l'intermédiaire de l'activation des canaux calciques dépendants du voltage. (Ces canaux sont des protéines de la membrane des cellules qui s'ouvrent et laissent passer le calcium selon le potentiel électrique de la cellule.)
L'activation de ces canaux produit des augmentations rapides des niveaux de calcium intracellulaire. Par conséquent, les expositions aux CEM produisent des changements qui conduisent à un excès de calcium intracellulaire.
Ces modifications des niveaux de calcium intracellulaire induites par les CEM ont été démontrées dans des modèles animaux de la maladie d'Alzheimer.
Deux voies produisant des effets physiopathologiques à la suite d'une exposition aux CEM sont importantes dans la causalité de la maladie d'Alzheimer :
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la voie de signalisation du calcium ;
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la voie du peroxynitrite, du stress oxydatif et de l'inflammation.
Le professeur Martin L. Pall de l'Université de l'État de Washington, auteur de la synthèse dans Current Alzheimer Research, étudie ce phénomène depuis une décennie. Des travaux montrent que « les CEM agissent par le biais de pics électriques et de forces magnétiques variables dans le temps à l'échelle de la nanoseconde
», explique-t-il. Ces pics augmentent considérablement avec chaque augmentation de la modulation d'impulsion produite par des téléphones cellulaires intelligents, des compteurs intelligents, des villes intelligentes et des radars dans les véhicules à conduite autonome.
Ces résultats démontrent que les CEM peuvent causer la maladie d'Alzheimer. D'autres études humaines et animales apportent encore plus de preuves à l'hypothèse calcique de la maladie d'Alzheimer. Il résume ces preuves.
Les autres preuves
Des études génétiques et pharmacologiques humaines montrent qu'une activité élevée des canaux calciques dépendants du voltage entraîne une incidence accrue de la maladie d'Alzheimer.
Douze évaluations récentes ont montré que les personnes exposées aux champs électromagnétiques (CEM) dans le cadre de leur travail ont une incidence plus élevée de la maladie d'Alzheimer. Certaines études suggèrent que les CEM raccourcissent la période de latence normale de 25 ans de la maladie.
Des études antérieures (dans les années 1970 et 1980) sur l'exposition professionnelle aux CEM ont montré que les effets neurologiques et neuropsychiatriques associés se développaient de manière cumulative, de sorte que des périodes d'exposition plus longues produisaient des effets plus graves.
L'âge d'apparition de la maladie d'Alzheimer a diminué au cours des 20 dernières années environ, période correspondant à la forte augmentation récente des expositions aux CEM liés aux communications sans fil. Des études récentes font état de cas d'Alzheimer entre 30 et 40 ans.
Les personnes très jeunes qui sont exposées au rayonnement des téléphones cellulaires ou du Wi-Fi pendant de nombreuses heures par jour peuvent développer une démence numérique.
L'auteur résume ensuite des études sur les rats qui démontrent que les expositions aux CEM entraînent le développement d'une neurodégénérescence et que l'activation des canaux calciques intervient dans cet effet. Il poursuit en précisant les types d'études qui devraient être réalisées d'urgence.
« Les conclusions de chacune de ces études devraient être partagées avec le grand public
», déclare-t-il, « afin que chacun puisse prendre les mesures nécessaires pour réduire l'incidence de la maladie d'Alzheimer précoce
».
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Psychomédia avec sources : Bentham Science Publishers, Current Alzheimer Research, .
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