Les personnes ayant eu la COVID-19 font plus de cauchemars, selon une étude internationale publiée en janvier 2022 dans la revue Nature and Science of Sleep.
Plus la maladie a été sévère, plus la fréquence des cauchemars est élevée.
Réalisée par des spécialistes du sommeil de 14 pays, l'étude compare la fréquence des rêves et des cauchemars chez 1088 personnes, dont la moitié ont contracté la COVID-19. Les données ont été recueillies entre mai et juillet 2020.
La fréquence des rêves, qui était similaire dans les deux groupes avant la pandémie, a augmenté d'environ 15 % dans les deux groupes pendant les premiers mois de l'épidémie.
« L'une des raisons pouvant expliquer cette hausse est qu'une bonne partie de la population faisait du télétravail. Les gens ont profité du fait qu'ils n'avaient pas à se rendre au travail pour se lever plus tard. Or, c'est au matin que nous rêvons le plus
», explique Charles Morin, chercheur à l'École de psychologie de l'Université Laval (Québec), coauteur.
La fréquence des cauchemars, qui était aussi similaire dans les deux groupes avant la pandémie, a augmenté d'environ 50 % chez les participants ayant contracté la COVID comparativement à environ 35 % dans le groupe témoin. Les participants ayant eu une COVID modérée ou grave faisaient davantage de cauchemars que ceux ayant une forme légère.
Il est possible que cette différence entre les deux groupes reflète, en partie du moins, certains effets physiologiques du virus sur le cerveau, note le chercheur. Toutefois, l'importance des facteurs psychologiques ne peut être ignorée.
« Les personnes qui ont eu la COVID-19, surtout celles qui ont eu la forme grave de la maladie, qui ont dû s'isoler pendant 14 jours ou qui ont été hospitalisées en raison de la maladie ont vécu un événement traumatisant
», souligne-t-il. « On sait que des événements de ce type augmentent la fréquence des cauchemars. De plus, en début de pandémie, il y avait beaucoup d'incertitude entourant cette maladie et ses répercussions sur la société, ce qui générait beaucoup d'anxiété chez certaines personnes. Ce qui se passe la nuit est le prolongement direct de ce que nous vivons le jour.
»
Si ces cauchemars sont récurrents, qu'ils troublent sérieusement votre sommeil et qu'ils affectent votre qualité de vie, il ne faut pas hésiter à consulter, conseille le chercheur.
« Il existe une thérapie comportementale, qu'on peut réaliser sous la supervision d'un psychologue, qui consiste à consigner, avec le maximum de détails, le contenu de ses cauchemars dans un journal de bord. Cela nous oblige à nous exposer aux thèmes qui causent nos cauchemars. Par la suite, on imagine une issue heureuse à ce cauchemar et on relit régulièrement ce récit. Cette intervention immersive donne de très bons résultats pour diminuer la récurrence des cauchemars.
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Psychomédia avec sources : Université Laval, Nature and Science of Sleep.
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