Une étude, publiée en juin 2021 dans la revue The Lancet - Planetary Health, visait à déterminer quelles sont les limites de chaleur (en intensité et en durée) que peuvent tolérer les humains, les animaux et les cultures agricoles.
Senthold Asseng de l'Université technique de Munich et ses collègues ont réalisé une revue de la littérature scientifique sur les seuils de température préférables et celles qui sont nocives.
« Nous avons constaté que les températures préférables et nocives sont similaires pour les humains, les bovins, les porcs, les volailles, les poissons et les cultures agricoles
», rapporte le chercheur.
Les températures préférables se situent entre 17 °C et 24 °C.
Quand devient-il trop chaud pour les humains ?
En cas d'humidité élevée, un stress thermique léger pour les humains commence à environ 23 °C et en cas de faible humidité à 27 °C.
« Si les gens sont exposés à des températures supérieures à 32 °C avec une humidité extrêmement élevée ou supérieures à 45 °C avec une humidité extrêmement faible pendant une longue période, cela peut être fatal
», indique le chercheur.
« Lors d'épisodes de chaleur extrême avec des températures bien supérieures à 40 °C, comme ceux observés récemment sur la côte nord-ouest des États-Unis et au Canada, les gens ont besoin d'un soutien technique, par exemple sous la forme d'espaces climatisés.
»
Pour atténuer le stress de la chaleur, Asseng cite diverses stratégies, notamment l'augmentation de l'ombre naturelle des arbres ou de l'ombrage structurel. Il est possible de rendre les villes et les bâtiments plus thermopassifs, par exemple en isolant les toits et les murs ou en utilisant des couleurs de toits et de murs plus claires et réfléchissantes pour réduire la contrainte thermique.
Comment les températures élevées affectent-elles le bétail ?
Chez les bovins et les porcs, le stress thermique se produit à 24 °C avec une forte humidité et à 29 °C avec une faible humidité. Le rendement laitier des vaches peut diminuer de 10 à 20 % lorsqu'elles sont exposées au stress thermique.
La fourchette de température confortable pour les volailles est de 15 à 20 °C. Les poulets subissent un léger stress thermique à 30 °C. À 37 °C et plus, ils subissent un stress thermique sévère et leur taux de ponte diminue.
Comment les cultures réagissent-elles aux températures élevées ?
Chez les plantes cultivées, la zone de température optimale et les seuils semblent plus variés.
Les cultures à température froide, comme le blé, par exemple, se portent mieux à des températures plus fraîches, tandis que les cultures à température chaude, comme le maïs, sont sensibles au gel mais peuvent tolérer des températures plus élevées.
Comment le changement climatique affecte-t-il la vie sur Terre ?
« D'ici la fin du siècle, 45 à 70 % de la surface terrestre mondiale pourrait être affectée par des conditions climatiques dans lesquelles les humains ne peuvent survivre sans aide technologique, comme la climatisation. Actuellement, ce pourcentage est de 12 %
», explique Asseng. « Cela signifie qu'à l'avenir, 44 à 75 % de la population humaine sera soumise à un stress chronique dû à la chaleur. Une augmentation similaire du stress thermique est attendue pour le bétail, la volaille, les cultures agricoles et d'autres organismes vivants.
»
« L'adaptation génétique à un climat changeant prend souvent plusieurs générations. Le temps disponible est trop court pour de nombreuses formes de vie. Si les tendances climatiques actuelles persistent, de nombreux êtres vivants pourraient être gravement touchés, voire disparaître complètement de la Terre en raison du changement de température
», conclut le chercheur.
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Psychomédia avec sources : Technical University of Munich, The Lancet - Planetary Health.
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