Une proportion importante de patients ayant été hospitalisés pour la COVID-19 présentent encore des symptômes 6 mois plus tard, selon une étude française publiée en mai 2021 dans la revue Clinical Microbiology and Infection.
Lancée fin janvier 2020, l'étude de cohorte française French Covid a suivi un large groupe de patients ayant été hospitalisés, soit dans un service de médecine soit en réanimation.
Au 17 mars 2021, 4 310 patients avaient été inclus dans cette cohorte. Pour chaque participant, des données cliniques, virologiques, immunologiques, génétiques, sérologiques et transcriptomiques ont été enregistrées.
Dans cette nouvelle étude, l’équipe décrit la fréquence et la nature de symptômes persistants chez 1137 patients, évalués lors de visites de suivi à 3 et 6 mois après l’hospitalisation.
60 % des patients sont toujours affectés par au moins un symptôme six mois après infection et un quart d’entre eux par trois symptômes ou plus ; 2 % des patients ont dû être hospitalisés à nouveau.
Une sensation importante de fatigue, des gênes respiratoires et des douleurs musculaires et articulaires comptaient parmi les manifestations cliniques persistantes les plus fréquemment rapportées lors de ces visites de suivi.
Une corrélation entre la sévérité initiale de la maladie et la persistance à long terme de symptômes semble se dessiner. La persistance d’au moins 3 symptômes six mois après l’infection est plus fréquente chez les personnes dont la maladie a nécessité un séjour en réanimation par rapport à ceux qui ont été hospitalisés dans un service de médecine, et chez les patients les plus symptomatiques le jour de l’admission à l’hôpital.
Des différences de genre sont observées : les hommes sont plus à risque de développer des formes graves, les femmes semblent plus à risque de souffrir de symptômes persistants dans la durée.
Parmi les patients qui rapportent des symptômes à 6 mois et qui exerçaient une activité professionnelle lorsqu’ils ont été infectés, un tiers n’est pas retourné travailler.
Les mécanismes à l’origine de cette persistance des symptômes, alors que l’organisme s’est débarrassé du virus, ne sont toujours pas clairs.
Les chercheurs vont poursuivre le suivi des patients jusqu’à 18 mois après l’infection, en proposant également des tests évaluant les fonctions neuro-cognitives, indique Jade Ghosn du PU-PH Université de Paris et de l'Hôpital Bichat Claude-Bernard AP-HP, coordinateur de la cohorte.
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Psychomédia avec sources : Inserm, Clinical Microbiology and Infection.
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