Des données émergentes suggèrent que la vitamine D, et peut-être les vitamines K et A, pourraient aider à combattre la COVID-19 en agissant directement sur le virus plutôt que par le soutien conventionnel au système immunitaire.
Une nouvelle étude de l'université de Bristol (Royaume-Uni), publiée en janvier 2021 dans le journal de la société allemande de chimie Angewandte Chemie, a montré comment ces vitamines et d'autres médicaments antiviraux pourraient fonctionner.
Des recherches indiquent que ces compléments alimentaires et ces composés pourraient se lier à la protéine du spicule du virus SARS-CoV-2 responsable de la COVID-19 et ainsi réduire son infectivité (entrée dans les cellules humaines, à distinguer de l'infectiosité).
En revanche, le cholestérol pourrait augmenter l'infectivité, ce qui pourrait expliquer pourquoi le fait d'avoir un taux de cholestérol élevé est considéré comme un facteur de risque de maladie grave.
Récemment, des chercheurs de l'Université de Bristol ont montré que l'acide linoléique se lie à un site spécifique de la protéine du spicule, et que ce faisant, le bloque dans une forme fermée, moins infectieuse.
Dans la présente étude, Deborah Karen Shoemark et ses collègues ont utilisé des méthodes informatiques pour rechercher d'autres composés qui pourraient avoir le même effet et constituer des traitements potentiels. Ils espèrent empêcher l'infection des cellules humaines en empêchant la protéine du spicule de s'ouvrir suffisamment pour interagir avec une protéine humaine (ACE2).
La conception, le développement et les tests de nouveaux médicaments antiviraux peuvent prendre des années. Les chercheurs ont donc consulté une bibliothèque de médicaments et de vitamines approuvés afin d'identifier ceux qui pourraient se lier au site spécifique récemment découvert à l'intérieur de la protéine du spicule du SRAS-CoV-2.
L'équipe a d'abord étudié les effets de l'acide linoléique sur le spicule, en utilisant des simulations informatiques pour montrer qu'il stabilise la forme fermée. D'autres simulations ont montré que la dexaméthasone, qui est un traitement efficace contre la COVID-19, pourrait également se lier à ce site et contribuer à réduire l'infectivité en plus de ses effets sur le système immunitaire.
Elle a ensuite effectué des simulations pour vérifier quels autres composés se lient au site. Les résultats ont suggéré plusieurs médicaments candidats parmi les produits pharmaceutiques et les composants alimentaires disponibles, dont certains qui se sont avérés ralentir la reproduction du virus en laboratoire. Ces médicaments ont le potentiel de se lier à la protéine du spicule et aider à empêcher l'entrée des cellules.
Les simulations ont prédit que les vitamines liposolubles D, K et A se lieraient au spicule de la même manière. « Nos résultats aident à expliquer comment certaines vitamines peuvent jouer un rôle plus direct dans la lutte contre la COVID que leur soutien conventionnel du système immunitaire humain
», souligne la Dre Deborah Shoemark.
« L'obésité est un facteur de risque majeur pour les COVID graves. La vitamine D est liposoluble et a tendance à s'accumuler dans le tissu adipeux. Cela peut réduire la quantité de vitamine D disponible chez les personnes obèses. Les pays dans lesquels certaines de ces carences en vitamines sont plus fréquentes ont également beaucoup souffert au cours de la pandémie. Nos recherches suggèrent que certaines vitamines et certains acides gras essentiels, dont l'acide linoléique, pourraient contribuer à entraver l'interaction spicule/ACE2. Une carence dans l'un d'entre eux pourrait faciliter l'infection par le virus.
» (Deux types de vitamines : liposolubles et hydrosolubles)
Des taux de cholestérol élevés préexistants ont été associés à un risque accru de COVID-19 grave. Des rapports indiquant que la protéine du pic du SRAS-CoV-2 lie le cholestérol ont conduit l'équipe à vérifier si celui-ci pouvait se lier au site étudié. Leurs simulations indiquent qu'il pourrait se lier, mais qu'il pourrait avoir un effet déstabilisant sur la conformation verrouillée du spicule, et favoriser la conformation ouverte, plus infectieuse.
« Nous savons que l'utilisation de statines abaissant le cholestérol réduit le risque de développer une COVID grave et raccourcit le temps de récupération dans les cas moins graves
», poursuit la chercheure. « Que le cholestérol déstabilise ou non la conformation fermée “bénigne”, nos résultats suggèrent qu'en interagissant directement avec le spicule, le virus pourrait séquestrer le cholestérol pour atteindre les concentrations locales requises pour faciliter l'entrée des cellules et cela pourrait également expliquer la perte observée de cholestérol circulant après l'infection.
»
Ces simulations montrent « que des médicaments et des vitamines actifs contre le virus peuvent fonctionner de la même manière
», conclut Adrian Mulholland, coauteur. « Le ciblage de ce site pourrait être une voie d'accès à de nouveaux médicaments antiviraux. Une prochaine étape consisterait à étudier les effets des compléments alimentaires et à tester la réplication virale dans les cellules
», ajoute-t-il.
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Psychomédia avec sources : University of Bristol, Angewandte Chemie.
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