Dans des communiqués publiés le 9 juillet, l’ANSES et l’ANSM alertent sur une augmentation de l'usage récréatif du protoxyde d’azote (gaz hilarant) et des cas de séquelles graves.
Le protoxyde d’azote, communément appelé « gaz hilarant » ou « proto », est un gaz employé dans le champ médical pour son action analgésiante.
« C’est son usage comme gaz propulseur dans des siphons permettant de fabriquer la crème chantilly, et la commercialisation en magasin et sur internet de recharges de cartouches de gaz qui ont permis son accès au grand public
». Le gaz est inhalé via des ballons.
« Entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019, 66 intoxications au protoxyde d’azote ont été enregistrées par les Centres antipoison. Il s’agissait en majorité de jeunes hommes. Plus de la moitié des usagers avaient entre 20 et 25 ans.
»
« Les personnes avaient déclaré avoir pris de quelques cartouches en une soirée (avec souvent de l’alcool ou d’autres drogues) à des centaines par jour, pendant plusieurs mois pour certains.
»
«
Sur les 66 cas, 42 signalaient au moins un symptôme neurologique ou neuromusculaire tel que des paresthésies, des tremblements des extrémités ou des douleurs musculaires. Quatre personnes qui avaient une consommation chronique souffraient de symptômes évoquant une atteinte des nerfs des membres.Dans cette étude, 5 personnes ont présenté des symptômes de gravité forte. Un des patients avait fait un arrêt cardio-respiratoire avec découverte d’une pathologie cardiaque lors de son hospitalisation. Deux autres avaient présenté des épisodes de convulsions, avec pour l’un, un coma et des myoclonies (contractions musculaires rapides involontaires). Enfin, les deux derniers patients avaient consommé du protoxyde d’azote de façon chronique (dizaine à quarantaine de cartouches par jour) et présentaient des symptômes neurologiques. »
L’Anses souligne le besoin de réglementer l’accès et l’étiquetage du protoxyde d’azote pour son usage alimentaire.
« Compte tenu de la libre vente au public et de la brièveté des effets, les utilisateurs perçoivent ce détournement d’usage comme inoffensif et anodin et n’ont pas connaissance et/ou conscience des risques graves encourus.
»
L’Agence recommande donc d’améliorer l’information « sur les dangers avérés de l’inhalation de protoxyde d’azote auprès des jeunes consommateurs
».
Une campagne d’information et de réduction des risques a été lancée il y a quelques jours par la MILD&CA (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).
Informations pour les jeunes, les parents et les professionnels de la santé sur le site de la MILD&CA : L’usage détourné du protoxyde d’azote, une pratique à risques de plus en plus répandue.
Psychomédia avec sources : Anses, ANSM.
Tous droits réservés