Le GHU Paris Sainte-Anne, lance cette semaine une étude, nommée ReCoVery, visant à évaluer l'action antivirale du médicament neuroleptique (antipsychotique) chlorpromazine (Largactil) dans le traitement de la COVID-19.
La chlorpromazine (Largactil) est utilisée depuis les années 1950 dans le traitement de la schizophrénie et du trouble bipolaire.
Les chercheurs-médecins ont observé une incidence moins importante de formes symptomatiques de COVID-19 chez les patients (4 %) que dans le personnel soignant (14 %) dans le service de soins en psychiatrie au GHU PARIS Sainte-Anne. Ce, malgré le fait que ces patients présentent des tableaux cliniques (surpoids, troubles cardio-vasculaires) les plaçant a priori dans les catégories « à risque ».
Des observations similaires ont été rapportées par les unités psyCOVID et d’autres hôpitaux en France ainsi qu'en Italie et en Espagne.
Ces observations ont amené les chercheurs à faire l’hypothèse que la chlorpromazine pourrait avoir une action prophylactique sur le SARS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, et protéger contre les formes symptomatiques et virulentes de cette infection.
Cette hypothèse, indique l'article des chercheurs publié dans la revue Encéphale, est cohérente avec les propriétés antivirales connues de la chlorpromazine. Plusieurs études in vitro ont en effet montré une activité antivirale. Récemment, des études ont révélé un effet anti-MERS-CoV et anti-SARS-CoV-1 (les deux autres coronavirus ayant causé des épidémies) de la chlorpromazine.
Une expérimentation in vitro réalisée en collaboration avec l’Institut Pasteur, qui vient de rendre ses conclusions (publiées sur le site de science ouverte Medrxiv), confirme un effet antiviral sur le SARS-CoV-2.
Mario Plaze et ses collègues de Sainte-Anne et de l’Institut Pasteur, auquel le GHU Paris est affilié, lancent donc le projet reCoVery qui vise à tester l’hypothèse que la chlorpromazine pourrait diminuer l’évolution défavorable de l’infection COVID-19 chez des patients oxygénorequérants sans nécessité de soins en réanimation, mais aussi réduire la contagiosité du SARS-CoV-2.
Un essai thérapeutique pilote de phase III multicentrique, randomisé, contrôlé (traitement standard vs chlorpromazine + traitement standard) sera mené en collaboration avec l’APHP et la clinique de l’Alma.
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Psychomédia avec sources : GHU Paris - Psychiatrie et neurosciences, Encéphale.
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