Le cerveau et le système immunitaire sont les deux seuls systèmes du corps qui peuvent dominer tous les autres dans l'utilisation des ressources, dont le glucose, expliquent les auteurs d'une analyse publiée dans le Journal of immunology and clinical microbiology.
Le cerveau domine normalement pendant la journée et les situations de stress, tandis que le système immunitaire nous protège principalement la nuit, pendant les périodes d'infection et lorsque des blessures sont en train de cicatriser.
Les deux systèmes sont capables de puiser dans l'énergie et d'autres ressources essentielles en utilisant des stratégies bénéfiques pour leur propre fonction et leur anatomie, explique Leo Pruimboom de l'Université de Groningen (Pays-Bas) et ses collègues.
L'évolution a fait du cerveau le plus important des systèmes de l'organisme. Mais le système immunitaire est très ancien et robuste. Lorsqu'il est activé de manière chronique, il manifeste un comportement encore plus égoïste que le cerveau. Ce, en essayant de nous protéger.
Les évidences réunies dans cette étude montrent que le système immunitaire capte une grande partie de l'énergie et des ressources lors d'une inflammation aiguë, mettant ainsi tout le corps à sa disposition, rapportent les chercheurs. Cet état concerne les muscles (fonte musculaire), le système cardiovasculaire (hypertension artérielle, athérosclérose), l'intestin (problèmes digestifs et intolérance alimentaire) et même le cerveau (perte de mémoire et de concentration chez les personnes souffrant de fibromyalgie, par exemple).
Une activation pro-inflammatoire à long terme ne serait pas possible sans que l'ensemble de l'organisme soit mis à la disposition du système immunitaire. Celui-ci modifie les fonctions des hormones métaboliques (insuline…), des organes, et même du système nerveux (neurotransmetteurs...) pour en faire un système énergétique et pro-inflammatoire à son profit.
Cette situation est initialement protectrice, mais devient sévèrement délétère lorsque les dommages secondaires aux organes et aux tissus l'emportent sur les avantages de la protection contre les infections.
Plus la réponse inflammatoire dure longtemps, plus elle contribue à la perte (grave) de la masse musculaire, au dysfonctionnement des organes, aux lésions cérébrales et aux maladies neurodégénératives.
Les maladies chroniques se caractérisent par une inflammation chronique (et vice versa) et une perte progressive des fonctions et même de l'anatomie.
L'environnement dans lequel vivent les êtres humains actuels met constamment l'organisme au défi de faire face à de multiples nouveaux facteurs de signalisation métabolique, expliquent les chercheurs. Le seul organe capable de communiquer avec tous les organes impliqués dans le conflit énergétique en raison de ces multiples signaux métaboliques est le système immunitaire. Pour prévenir d'autres conflits, il prend le relais, utilisant son pouvoir robuste pour mettre l'ensemble du corps à sa disposition.
Ce comportement égoïste du système immunitaire doit être considéré comme la cause principale de la majorité, sinon de la totalité, des maladies modernes, estiment les chercheurs.
Les gènes et les fonctions sont anciens ; l'environnement est tout neuf et ce conflit est à la base des maladies modernes.
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Psychomédia avec source : Journal of immunology and clinical microbiology.
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