La température orale normale du corps n'est plus de 37 °C (plage de 36,2 à 37,5), car elle a baissé au cours des 200 dernières années, selon une étude de l'Université Standford publiée en janvier dans la revue scientifique Elife.
La normale se situerait aujourd'hui autour de 36,5 °C.
La norme de 37 °C (98,6 °F) a été établie par le médecin allemand Carl Reinhold August Wunderlich en 1851. Des études modernes ont toutefois remis en question ce chiffre, suggérant qu'il est trop élevé. Une étude récente, par exemple, a montré que la température moyenne de 25 000 patients britanniques était de 97,9 F (36,6 °C).
Julie Parsonnet et Myroslava Protsiv ont, avec leurs collègues, exploré les tendances de la température corporelle et concluent que les changements depuis l'époque de Wunderlich reflètent un véritable schéma historique, plutôt que des erreurs ou des biais de mesure.
Ils proposent que la baisse de la température corporelle est le résultat de changements survenus dans l'environnement au cours des 200 dernières années.
Ils ont analysé les températures à partir de trois ensembles de données. Un premier inclut des mesures prises entre 1862 et 1930 et comprend des personnes nées au début des années 1800. Un 2e contient des données de 1971 à 1975 et un 3e, des données de 2007 et 2017.
Leur analyse de 677 423 mesures de température provenant de ces ensembles a confirmé les tendances montrées dans des études antérieures, dont une température corporelle plus élevée chez les jeunes, les femmes, les personnes de grande taille et à des moments plus tardifs de la journée.
La température corporelle des hommes nés dans les années 2000 est en moyenne de 0,59 °C (1,06 F) moins élevée que celle de ceux nés au début des années 1800. Celle des femmes nées dans les années 2000 est en moyenne de 0,32 °C (0,58 F) inférieure. Ces calculs correspondent à une diminution de la température corporelle de 0,03 °C (0,05 F) à chaque décennie.
Bien que les auteurs soient convaincus d'une tendance au refroidissement, les fortes influences de l'âge, du moment de la journée et les différences entre hommes et femmes sur la température corporelle empêchent une mise à jour de la définition de la « température corporelle moyenne ».
La baisse de la température corporelle moyenne pourrait s'expliquer par une réduction du taux métabolique, ou de la quantité d'énergie utilisée.
Les auteurs émettent l'hypothèse que cette réduction pourrait être due à une diminution de l'inflammation à l'échelle de la population : « L'inflammation produit toutes sortes de protéines et de cytokines qui activent le métabolisme et augmentent la température », explique Parsonnet.
La santé publique s'est considérablement améliorée au cours des 200 dernières années grâce aux progrès des traitements médicaux, à une meilleure hygiène, à une plus grande disponibilité des aliments et à l'amélioration du niveau de vie. Les auteurs émettent également l'hypothèse que des vies confortables à température ambiante constante contribuent à un taux métabolique plus faible. Au XIXe siècle, les maisons étaient chauffées de façon irrégulière et n'étaient pas climatisées. Un environnement plus constant élimine la nécessité de dépenser de l'énergie pour maintenir une température corporelle constante.
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Psychomédia avec sources : Stanford Medicine, eLife.
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