Un pédiatre faisant la promotion d'un supposé « traitement homéopathique de l'autisme » a été condamné à un mois d'interdiction d'exercice par l'instance disciplinaire de l'Ordre des médecins de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur.

La décision est datée du 21 novembre 2019 et la sanction prend effet le 1er février 2020.

Le Dr Didier Grandgeorge, exerçant à Fréjus dans le Var et membre du conseil d'administration du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), était poursuivi par le Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM), qui avait porté plainte en janvier 2018, rapporte l'AFP. Le CNOM estimait qu'en « faisant la promotion d'un traitement homéopathique de l'autisme et en ayant une attitude (...) hostile à la vaccination », il enfreignait le code de déontologie médicale.

Le CNOM avait dans un premier temps demandé au Conseil départemental du Var de l'Ordre des médecins de contacter le médecin pour « débattre avec lui » des traitements qu'il propose, mais l'instance départementale avait estimé que sa pratique professionnelle était « exempte de reproches ». Le CNOM a alors décidé de porter plainte directement contre lui, s'appuyant notamment sur les articles du code de déontologie médicale selon lesquels un médecin s'engage à assurer des soins « fondés sur les données acquises de la science » et qu'il ne peut proposer au patient « comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé » (interdiction du charlatanisme).

Dans un « protocole thérapeutique » publié sur internet en février 2016, le médecin estime que l'autisme est la « conséquence de la pollution qui envahit notre planète », y incluant la « pollution par les vaccins souvent chargés en aluminium » à côté de la « pollution par l'oxyde de carbone », « par des métaux lourds » ou encore par certaines bactéries.

Le médecin propose le produit homéopathique Chlorum avec l'idée de chasser l’excès de chlore dans les cellules et rétablir le niveau normal, mentionne le Journal internaltional de médecine (JIM).

Il propose aussi des « des dilutions homéopathiques de vaccin ». Il étaye sa démarche par des « considérations surréalistes », cite le journal : «  je les donne systématiquement car certains vaccins contiennent de l’aluminium, d’autres des squalènes, substances qui peuvent donner des perturbations cérébrales. Le docteur Senn de Lausanne a montré l’importance de lever les barrages énergétiques pour assurer une guérison. De plus, en injectant les vaccins on injecte des extraits de maladies non dénuées de signifiants : par exemple, être la coqueluche de la famille c’est être le centre du monde familial et cela renforce l’ego, la rougeole est un psychodrame pour sortir de la relation fusionnelle mère–enfant, l’hépatite c’est le problème du foie, de la foi, de la confiance en soi  ».

Le pédiatre et le CNOM peuvent faire appel de cette décision.

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Psychomédia avec sources : Sciences et Avenir, JIM.
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