L’étiopathie n’a pas montré son efficacité et sa sécurité, selon un rapport publié par l'Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale) en septembre 2018.

L’étiopathie est « une pratique exclusivement manuelle s’inspirant historiquement du reboutement », créée et développée en France dans les années 1960 par Christian Trédaniel.

« Pour l’Institut français d’étiopathie (IFE), l’étiopathie permettrait de soigner douleurs articulaires, entorses, maux de tête, sinusites, otites, asthme, mais aussi cystites, insomnies ou encore infertilité », rapporte Le Figaro.

Mais « le manque d’études et l’absence de preuves scientifiques ne permettent pas de confirmer ou d’affirmer l’intérêt du recours à l’étiopathie dans au moins une de ses indications », indique le rapport.

Ces allégations avancées en dépit de l’absence de fondement scientifique, sont « clairement de nature à tromper à la fois les étudiants et les usagers », a estimé un rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publié en 2010, rapporte Le Figaro.

« Sur le site officiel de l’étiopathie, cette formation est présentée sous l’apparence d’un véritable cursus médical scientifique, de nature à faire illusion auprès des étudiants ou futurs étudiants », précisait la Miviludes.

« En France, la formation des étiopathes et leur activité ne sont pas encadrées par des textes de loi et ne sont pas régies par le code de la santé publique », précise le rapport. La formation n’est pas reconnue par l’État et la profession d’étiopathe n’est pas reconnue comme une profession de santé. L’usage de ce titre n’est donc soumis à aucune condition, aucun contrôle, souligne Le Figaro.

« Son enseignement est exclusivement assuré par quatre établissements d’enseignement privé proposant une formation standardisée d’une durée de six années à plein temps », indique le rapport. Ce, pour un coût total d’environ 30 000 euros, précise Le Figaro. En 2017, le registre national des étiopathes en comptabilisait 531.

Pour ce qui est des effets indésirables, l’IFE liste « des courbatures, une augmentation temporaire des douleurs, une somnolence ou encore des vertiges légers. De manière exceptionnelle, des complications neurologiques (accident vasculaire cérébral) liées à une dissection des artères cervicales peuvent survenir. Mais l’absence d’étude ne permet pas de savoir à quelle fréquence ces effets indésirables se manifestent », souligne Le Figaro.

La pratique de l’étiopathie est souvent confondue avec celle des autres pratiques manuelles que sont l'ostéopathie et la chiropraxie, souligne le rapport. « Bien que les techniques et les champs d’application soient relativement proches et comparables, l’étiopathie diffère selon ses praticiens par son fondamental et ses principes de raisonnement. »

Les ostéopathes et les chiropracteurs ne sont pas reconnus comme des professionnels de santé, mais leurs pratiques sont encadrées par la loi, précise Le Figaro.

« Ce rapport pointe une situation extrême dans le domaine des PNCAVT (Pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique) », souligne le rapport :

  1. « Il n’existe aucune donnée scientifique étudiant de près ou de loin ces
    pratiques.

  2. Les formations dispensées le sont exclusivement dans des institutions privées échappant de fait au contrôle de l’état.

  3. Ces institutions se mettent ostensiblement à l’écart d’une démarche
    de recherche évaluative. »

Sur le site de l'Inserm : Evaluation de l’efficacité et de la sécurité de l’étiopathie.

Différences entre médecine conventionnelle et pratiques alternatives : ministère de la Santé (France)

Psychomédia avec sources : Inserm, Le Figaro.
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