L’Agence française du médicament (ANSM) a annoncé, le 10 septembre, la création d’un comité scientifique pour l’évaluation « de la pertinence et de la faisabilité de la mise à disposition du cannabis thérapeutique en France
».
Ce comité, créé à la demande de la ministre de la Santé, « aura pour missions d’évaluer la pertinence pour certaines indications et de proposer le cas échéant, les modalités de sa mise à disposition
».
Le communiqué de l'ANSM précise :
«
Les propositions qui émaneront des travaux de ce Comité seront basées notamment sur l’analyse de l'ensemble des données scientifiques disponibles et l'expérience d’autres pays l'ayant déjà mis en place, en prenant en compte le point de vue des patients.Ainsi, des représentants associatifs, des professionnels en santé et en sciences humaines seront étroitement associés aux travaux de ce Comité, soit en qualité de membres, soit en étant auditionnés. Les membres de ce Comité seront nommés dans les prochaines semaines. »
Une première réunion se tiendra courant octobre et le comité remettra ses premières conclusions d’ici la fin de l'année.
Sur le site The Conversation France, Nicolas Authier, médecin psychiatre, professeur à l'Université Clermont Auvergne et président de la Commission des stupéfiants et psychotropes de l’ANSM, indique que la « douleur chronique réfractaire » est la « première indication potentielle ».
Et de préciser :
«
Ces prescriptions de cannabis pourraient être proposées après échec d’un essai du dronabinol (Marinol), une version synthétique de la principale substance active du cannabis, déjà disponible en France depuis 2004, en autorisation temporaire d’utilisation pour les douleurs rebelles neuropathiques. Seuls 377 patients auraient déjà bénéficié de ce médicament cannabinoïde en France, majoritairement des personnes souffrant de ce type de douleurs et de sclérose en plaques.La Fédération européenne de la douleur (EFIC) a récemment publié l’avis d’un groupe d’experts sur le sujet. Elle positionne l’usage du cannabis médical préférentiellement dans les douleurs neuropathiques, après échec ou mauvaise tolérance des thérapeutiques de 1re et 2e intention (antiépileptiques, antidépresseurs et tramadol), dans le cadre d’une prise en charge globale. »
« Une réflexion devra aussi être engagée sur la manière de bien évaluer le rapport bénéfice-risque de cet usage du cannabis, en envisageant de nouveaux critères d’évaluation plus centrés sur des symptômes satellites de l’intensité de la douleur, comme le sommeil, l’anxiété, l’appétit, la mobilité ou la reprise d’une activité professionnelle
», estime-t-il.
Dans une tribune publiée le 8 juillet, plusieurs élus et médecins réclamaient la légalisation du cannabis à usage thérapeutique.
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Psychomédia avec sources : ANSM, The Conversation.
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