Chaque muscle possède des caractéristiques distinctes et sécrète des molécules différentes dont certaines ont un effet direct sur le bon fonctionnement du pancréas, particulièrement face au diabète, selon une étude publiée dans le numéro de juillet de la revue Scientific Reports.
L'étude a été menée par des chercheurs du Centre européen d’étude du Diabète (CeeD) en collaboration avec le Centre of Inflammation and Metabolism du Danemark et le Centre Médical Universitaire de Genève.
La découverte bouscule « le postulat jusqu’alors établi d’une sécrétion unique pour tous les muscles
» et « porte l’espoir de nouveaux traitements mimant les bénéfices de l’activité physique
», soulignent les chercheurs.
Le communiqué du CeeD explique :
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Le diabète survient en raison d’une insuffisance ou mauvaise utilisation de l’insuline, hormone produite par les cellules bêta du pancréas, entraînant une forte augmentation du taux de glucose dans le sang (hyperglycémie), responsable de nombreuses complications.Probablement l’organe endocrinien le plus complexe du corps humain, le pancréas est régulé par un réseau de communication entre le tissu adipeux (masse grasse), le foie, le cerveau, les muscles squelettiques, les os et le pancréas. »
Le Dr Karim Bouzakri « a pu identifier le muscle squelettique comme étant l’organe principalement ciblé par l’insuline, faisant de l’axe de communication entre les cellules bêta-pancréatiques et les muscles une piste des plus prometteuses pour de nouveaux traitements
».
Il a été par ailleurs prouvé, par l’équipe danoise, que les myokines, molécules endocriniennes (c’est-à-dire libérées dans le sang) sécrétées par le muscle, jouent un rôle primordial pour le bon fonctionnement du corps humain en protégeant contre certaines maladies comme le cancer du sein, la dépression, les maladies cardiaques… ou encore le diabète.
«
Possédant une fonction contractile commune, les 600 muscles du corps humain sont habituellement classés en 2 grands groupes (puis une dizaine de sous-catégories) :
les muscles de type I, ou muscles d’endurance, consommant majoritairement du gras pour leur fonctionnement ;
les muscles de type II, ou muscles de résistance, consommant majoritairement du glucose. »
« Malgré ces distinctions, les muscles étaient considérés, il y a peu encore, comme sécrétant tous les mêmes molécules lors d’un exercice physique. (...) Les chercheurs du CeeD ont été les premiers au monde à réviser cette théorie.
»
En comparant les molécules sécrétées par des quadriceps (muscle de type I), des triceps (type II) et des fibres intermédiaires prélevées chez des volontaires diabétiques et non-diabétiques, ils ont pu prouver que :
chaque muscle squelettique du corps humain possède une signature génétique propre ;
chaque muscle produit donc un sécrétome (ensemble de myokines) différent ;
dans le cas du muscle de type II et plus particulièrement du triceps (car majoritairement composé de fibres consommant du glucose), les myokines, qui y sont surexprimées, ont un effet direct et bénéfique sur le pancréas et son fonctionnement ;
l’angiogénine et l’ostéoprotégérine sont 2 candidats pouvant expliquer en partie l’effet protecteur du sécrétome isolé à partir du triceps.
Les équipes du CeeD poursuivent leurs recherches « pour définir les molécules qui se montreraient plus intéressantes encore dans le cas du diabète, puis, à partir d’elles, développer une nouvelle approche thérapeutique tant pour les personnes atteintes de diabète que pour les populations à risques (en prévention)
».
«
Une découverte d'importance, puisqu’elle confirme par ailleurs les préconisations faites auprès des patients diabétiques qui privilégient les sports de résistance aux sports d’endurance. Elle pourrait également s'avérer significative pour explorer de nouvelles voies thérapeutiques dans le cas de cancer du sein, d’ostéoporose, de démence, de dépression, de maladies cardio-vasculaires ou encore d’autres maladies métaboliques.»
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Psychomédia avec sources : Centre européen d’étude du Diabète, Scientific Reports.
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