Les traces de plomb dans le sirop d’érable ne représentent pas un risque majeur pour la santé, mais la norme californienne visant à les réduire est une bonne chose, estime le professeur Sébastien Sauvé, du Département de chimie de l’Université de Montréal.
Cette norme entrera en vigueur en 2020 et oblige les acériculteurs québécois à revoir leurs façons de faire, rapporte le site de l'université.
« La sève de l’érable contient naturellement de très petites quantités de plomb, mais la concentration de ce métal est accentuée par les installations de récupération et de transformation de l’eau en sirop.
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« Il est normal que le sirop contienne plus de plomb que la sève, car on réduit celle-ci 35 fois pour obtenir le sirop
», explique le professeur
En 2014, un organisme de la Californie a statué que le sirop d’érable québécois contenait des traces de plomb qui dépassaient les normes établies par l’État américain. Il a fait adopter une entente fixant à 11 parties par milliard (ppb) la quantité de plomb dans le sirop pour que celui-ci soit vendu aux États-Unis.
Ce seuil est la norme de concentration qui s'applique généralement à l'eau potable. Au-delà des 11 ppb, l’inscription « Peut contenir des traces de plomb » devra figurer sur les emballages de sirop d’érable destinés à la vente aux États-Unis.
Santé Canada a établi à 500 ppb la concentration maximale de plomb dans le sirop d’érable, mais les producteurs québécois se sont eux-mêmes imposé une limite de 250 ppb. Avec l’adoption de la norme californienne, plusieurs ont entrepris de moderniser leurs équipements.
Les traces de plomb dans le sirop ne posent pas de risque pour la santé humaine, d’autant plus que sa consommation est occasionnelle et faible en quantité, précise le chercheur. C’est toutefois l’accumulation du plomb dans le corps qui peut constituer un danger.
« Le plomb est davantage présent dans l’eau potable que nous buvons, ainsi que dans bon nombre d’aliments que nous mangeons, précise-t-il. En fait, il y a encore beaucoup plus de plomb qu’on le pense dans l’environnement.
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« Une exposition continue même à de très petites quantités de plomb peut s’avérer dangereuse, en particulier pour les nourrissons et les jeunes enfants, notamment en ce qui a trait à leur développement neurocognitif et neuromoteur.
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« Mais pourquoi toute l'industrie québécoise du sirop d'érable doit-elle se plier aux exigences de la Californie ? C'est que d'importants centres de distribution s'y trouvent. La norme californienne doit donc être respectée pour que le sirop d'érable soit distribué chez nos voisins du Sud. Se priver du marché californien, ce serait donc se priver de tout le marché américain, le principal client du Québec
», explique Radio-Canada.
Psychomédia avec sources : Université de Montréal, Radio-Canada.
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