Alors que les lecteurs de glycémie et les tests de grossesse sont présents sur le marché français depuis plusieurs décennies, de nouveaux autotests dans des domaines très variés se développent en Europe : VIH, maladie de Lyme, pathologie de la prostate (antigène spécifique : PSA) ou du colon, thyroïde, ménopause, allergie, cholestérol, tétanos, etc.
L'Académie française de pharmacie a publié, le 12 février, un rapport, réalisé à la demande du ministère de la Santé, dans lequel elle donne son avis sur l'utilité de 13 autotests.
Elle en recommande trois, en déconseille cinq, et a des « réserves » sur cinq autres.
Les trois recommandés sont ceux du VIH, des infections urinaires, et des anticorps antitétaniques (tétanos).
Dans le cas du VIH, « le conseil du pharmacien est très important puisque cet autotest ne peut être utilisé que trois mois au moins après un rapport à risque, et le résultat doit être confirmé par un autre test
», a souligné Liliane Grangeot-Keros de l'Académie lors d'une conférence de presse.
L'autotest contre l'infection urinaire permet de gagner du temps sur le diagnostic. Concernant le tétanos, il indique avec fiabilité si une personne est vaccinée ou non.
Les autotests déconseillés le sont parce qu'ils manquent d'intérêt ou de fiabilité.
Ainsi celui de la maladie de Lyme comporte un « risque majeur d'interprétation inadéquate », avec trop de « faux positifs » et de « faux négatifs ». Également déconseillés : les autotests sur les allergies, trop simplistes pour qu'on leur fasse confiance. La mesure des immunoglobulines E (IgE) « ne présente pas d'intérêt médical avéré dans le cadre d'un dépistage d'une allergie », d'après l'Académie.
Sont aussi déconseillés l'autotest pour l'infection à Helicobacter pylori (une bactérie de l'estomac), pour le cancer de la prostate (par l'antigène PSA), et pour le cancer colorectal.
Les tests sur lesquels il y a des « réserves »
L'Académie émet des réserves sur certains tests en raison de leur signification limitée, de variabilité du paramètre mesuré ou des conditions spécifiques requises pour une exactitude... : il s'agit des tests de cholestérol total, de fer, d'hypothyroïdie (hormone TSH), de ménopause (hormone FSH), d'ovulation (l’hormone LH).
Mises en garde et recommandations de l'ANSM
Le 8 février, l'Agence du médicament (ANSM) a également publié des recommandations pour le bon usage des autotests.
« Chaque test comporte (...) des limites qui lui sont propres et qui peuvent entraîner des résultats faussement positifs ou faussement négatifs
», mettait-elle en garde. « Ce type de technologie présente des performances qui ne sont généralement pas équivalentes à celles des examens biologiques réalisés en laboratoire de biologie médicale par des méthodes quantitatives et automatisées.
»
Pour être vendus en France, les autotests doivent être conformes à la réglementation européenne. Le logo du marquage CE et le numéro de l’organisme qui a vérifié la conformité figurent sur l’emballage et la notice du produit.
À l’exception des tests de grossesse et d’ovulation, ils ne peuvent être vendus qu'en pharmacie, ce qui permet de bénéficier du conseil d’un professionnel de santé. « Pourtant, certains sites internet, autres que les sites internet des pharmacies, en proposent. Les autotests vendus sur ces sites ne sont pas toujours marqués CE, et leurs performances ne sont donc pas prouvées.
»
L’ANSM fait les recommandations suivantes :
- Utiliser uniquement des autotests marqués CE
- Acheter les autotests seulement dans les pharmacies d’officine ou sur leurs sites internet
- Bien lire et respecter la notice d’utilisation et rester vigilant au vu des résultats obtenus
- Ne pas hésiter à demander conseil à un professionnel de santé
Sur le site de l'Académie de pharmacie : Autotests-TROD
Sur le site de l'ANSM : Recommandations pour le bon usage des autotests vendus en pharmacie - Point d'information
Psychomédia avec source : Notre temps (AFP).
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