« Contre toute attente, les neurones à sérotonine sont impliqués dans la spasticité associée à la sclérose latérale amyotrophique (SLA, maladie de Charcot ou maladie de Lou Gehrig)
», selon une étude française publiée dans la revue Annals of Neurology.
« Jusqu’ici, les scientifiques pensaient que la cause de ces raideurs musculaires était à chercher uniquement dans la mort des neurones du cortex impliqués dans les mouvements
», explique le communiqué de l'Inserm.
Or, une équipe de l'Inserm (Université de Strasbourg) « montre que cette piste est probablement fausse : si les neurones moteurs du cortex jouent certainement un rôle, ce sont surtout les neurones à sérotonine situés dans le tronc cérébral qui sont importants dans la spasticité.
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La sclérose latérale amyotrophique est caractérisée par une dégénérescence progressive des neurones impliqués dans le contrôle du mouvement au niveau du cerveau (dans le cortex moteur), ainsi que celle des motoneurones situés plus en aval, dans la moelle épinière, d'où ils contrôlent les muscles qu'ils innervent directement. La mort de ces différentes cellules entraîne une paralysie progressive, y compris des muscles respiratoires, et un décès généralement après 3 à 5 ans d'évolution de la maladie.La spasticité est l'un des symptômes majeurs de la maladie : il s'agit de raideurs musculaires provoquées par des contractions involontaires très importantes. Celles-ci sont violentes, douloureuses et handicapantes. Jusqu'à cette nouvelle étude, les mécanismes induisant ce symptôme demeuraient énigmatiques. »
De récents travaux montraient que les neurones à sérotonine dégénèrent également chez les patients atteints de SLA. En outre, un récepteur à sérotonine (le 5-HT2B/C) est impliqué dans les mécanismes inflammatoires de la maladie.
Luc Dupuis et ses collègues de l'Inserm ont utilisé un modèle chez la souris de SLA dans lequel la maladie est induite par une mutation du gène SOD1, « avec le luxe de pouvoir restaurer l'activité de ce gène dans certaines populations de cellules seulement
».
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En utilisant cette possibilité dans les neurones à sérotonine, et donc en empêchant spécifiquement la dégénérescence de ces cellules, ils ont constaté l'absence de spasticité chez les animaux. Cependant, ce bénéfice théorique s'est accompagné d'une augmentation de la vitesse de paralysie des souris et de la mort des motoneurones. “Nous nous y attendions un peu car la spasticité est en fait un mécanisme compensatoire qui permet aux muscles de continuer à se contracter, pour bouger malgré la mort des motoneurones. Sans ce phénomène, les muscles sont plus rapidement atrophiés et cette étude le confirme”.»
« Cela signifie malheureusement qu'il est illusoire de vouloir soulager les patients atteints de SLA en bloquant ce phénomène de spasticité.
»
Mais cette découverte ouvre une piste thérapeutique pour soulager la spasticité dans d'autres maladies qui ne sont pas associées à une dégénérescence des motoneurones comme la sclérose en plaques ou une lésion de la moelle épinière.
L'équipe vient d'entamer des travaux dans un modèle animal de lésion de la moelle épinière dont « l'objectif est de bloquer les mécanismes anormaux provoqués par la perte de sérotonine et de réduire la spasticité
».
Maladie de Charcot ou Lou Gehrig : un mécanisme identifié
Pour plus d'informations sur la SLA (maladie de Charcot), voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Inserm.
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