Une jeune femme anglaise est décédée en mai à Paris après avoir pris ce qu’elle pensait être de la cocaïne mais que les analyses toxicologiques ont révélé être une drogue de la nouvelle famille des NBOMe, a rapporté Le Journal du dimanche (JDD), le 11 juin.
Elle serait la première victime en France de cette drogue, encore méconnue, qui pourrait faire des ravages.
Plusieurs dizaines de décès ont été rapportés à travers le monde, dont au moins quatre en Europe (Belgique, Royaume-Uni et Pologne).
Le NBOMe, parfois vendu sous la fausse appelation de « mescaline synthétique », a été découvert en 2003, est apparu sur le « marché » français en 2013 et est classé comme stupéfiant depuis 2015.
« C'est une molécule psychédélique, qui appartient à la catégorie des phénétylamines, présentée comme un ersatz de LSD aux effets hallucinogènes
», a expliqué au JDD Grégory Pfau, pharmacien au sein de l'équipe de liaison et de soins en addictologie (Elsa) de la Pitié-Salpêtrière où est décédée la jeune femme après 11 jours dans le coma.
« On sait très peu de choses sur ses effets et ses méfaits
», a-t-il précisé, « sinon qu'elle est active dès le microgramme et donc impossible à doser soi-même
», a-t-il précisé.
La drogue est vendue à un prix très bas. « Les consommateurs ont tendance à penser les produits plus fiables parce qu'ils les achètent sur Internet alors qu'il n'y a aucun contrôle
», met en garde le pharmacien.
Les « nouvelles substances psychoactives » (NSP) représentent désormais près de 6 % de l'activité de l'Elsa à la Pitié-Salpêtrière.
« Quand on demande au Dr Yves Edel, coordinateur de l'Elsa, quelles sont les complications entraînées par la consommation de NSP, la liste fait frémir : “Défaillance multi-viscérale par syndrome sérotoninergique, insuffisance rénale aiguë, coagulation intravasculaire disséminée, bruxisme, œdème cérébral, complications neurologiques, arrêt cardio-vasculaire…"
», rapporte le journal.
Psychomédia avec source : Le Journal du dimanche.
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