« Le rapport Les soins non nécessaires au Canada, diffusé par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et la campagne Choisir avec soin, confirme l’ampleur du phénomène identifié par l’Association médicale du Québec (AMQ) il y a cinq ans
», souligne celle-ci dans un communiqué.
« Le surdiagnostic, le surtraitement et la surmédicalisation affectent les ressources du système de santé, freinent l’accès aux soins, et entraînent des risques pour la santé des patients.
»
Selon le rapport, « environ 30 % des examens, traitements ou interventions dans les 8 secteurs visés par les recommandations de la campagne Choisir avec soin pourraient ne pas être nécessaires
».
« Ces chiffres rejoignent l’estimation faite par l’AMQ en 2013 et qui se situe entre 18 % et 35 %.
»
Par exemple, parmi les huit recommandations étudiées, figurent celles :
-
«
de ne pas utiliser de benzodiazépines ou d’autres sédatifs hypnotiques chez les personnes âgées comme premier choix pour traiter l’insomnie, l’agitation ou le delirium
» en raison de «préjudices associés à l’utilisation à long terme de ces médicaments
» -
«
de ne pas utiliser d’antipsychotiques atypiques comme intervention de première intention pour traiter l’insomnie chez les enfants et les jeunes
»
Or, une personne âgée sur 10 utilise un médicament benzodiazépine de façon régulière dans le cadre d’un traitement contre l’insomnie, l’agitation ou le delirium et le taux d’utilisation de la quétiapine (Seroquel) à faible dose chez les enfants et les jeunes (sans doute pour le traitement de l’insomnie) a connu une croissance rapide dans certaines provinces.
«
L’AMQ est par ailleurs préoccupée par l’absence de données probantes en provenance du Québec dans le rapport de l’ICIS. (...) le Québec a pris un retard considérable sur les autres provinces canadiennes (...), entres autres en refusant de participer et de fournir ses données sur la question de la pertinence clinique.Depuis son lancement, l’AMQ travaille en partenariat avec Choosing Wisely Canada pour le volet francophone de la campagne Choisir avec soin. Des réseaux régionaux sont mis en place afin de favoriser la mobilisation à l’échelle provinciale. À titre de leader québécois, l’AMQ a le mandat de rassembler différentes organisations partenaires dans la mise en œuvre du réseau Choisir avec soin Québec. (...)
« L’AMQ sensibilise les médecins québécois depuis près de cinq ans aux effets pernicieux du surdiagnostic et du surtraitement. Nos initiatives se multiplient, nous offrons maintenant des formations, mais ce n’est pas suffisant. Pour contrecarrer ce phénomène, il faut une prise de conscience globale, systémique. Le gouvernement doit se saisir de l’enjeu et rendre publiques les données qu’il possède. C’est la seule façon d’entamer une conscientisation qui aura un réel effet », a tenu à rappeler Dre Yun Jen, présidente de l’AMQ. »
Pour prendre connaissance des traitements et examens médicaux jugés inutiles, voire nuisibles, voyez la section destinée aux patients sur le site de la campagne Choisir avec soin.
Réduction des surdiagnostics et surtraitements : Québec à la traîne
Psychomédia avec sources : AMQ, ICIS.
Tous droits réservés.