Le froid cause beaucoup plus de morts que la chaleur, selon une étude internationale publiée dans la revue médicale The Lancet en 2015, relayée par le New York Times.
Antonio Gasparrini de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) et ses collègues ont calculé les taux de mortalité excédentaire causée par la chaleur et le froid dans 384 locations dans 13 pays.
Ils ont analysé plus de 74 millions de décès en Australie, au Brésil, au Canada, en Chine, en Italie, au Japon, en Corée du Sud, en Espagne, en Suède, à Taiwan, en Thaïlande et en Grande-Bretagne.
Les températures froides causent 20 fois plus de décès que les températures chaudes, ont-ils constaté.
Les températures extrêmes de chaleur ou de froid (coups de chaleur et hypothermie...) sont responsables de moins de 1 % de la mortalité totale. Mais les températures moins extrêmes contribuent à 7,71 % de l'ensemble des décès. La plus grande proportion (7,29 %) survient lorsque les températures sont sous le seuil optimal.
Alors que les extrêmes de chaleur tendent à tuer rapidement, avec des pics de décès dans les jours qui suivent un épisode chaud, les décès liés au froid surviennent jusqu'à 3 à 4 semaines après un pic de froid.
Une partie des décès liés au froid sont causés par les accidents (accidents de la route, chute sur la glace, crises cardiaques en pelletant la neige, intoxications au monoxyde de carbone…). Mais la plus grande partie est due aux maladies cardiaques, accident vasculaire cérébral (AVC) et maladies respiratoires.
Environ la moitié des décès liés au froid résultent de caillots sanguins qui causent des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Le sang devient plus concentré parce que le flux sanguin vers la peau est réduit pour conserver la chaleur du corps. Il en résulte un excès de sang dans les parties centrales du corps. Pour contrer l'excès de volume, le sel et l'eau se déplacent vers tissus, laissant derrière eux « des niveaux accrus de globules rouges, de globules blancs, de plaquettes et de fibrinogène » - le sang épaissi est ainsi plus susceptible de se coaguler. La pression artérielle tend également à augmenter avec l'exposition au froid.
Une partie substantielle de la mortalité est liée aux infections respiratoires telles que le rhume, la grippe et la pneumonie, particulièrement chez les personnes ayant des maladie chroniques.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, les taux de décès dans les régions où les hivers sont relativement doux sont plus élevés que dans celles où les hivers sont très rigoureux. En Suède, par exemple, le froid contribue à environ 3,9 % des décès comparativement à 6,5 % (1 décès sur 15) en Australie.
Explication : les maisons suédoises sont mieux construites et équipées pour protéger contre le froid et les résidents sont plus susceptibles d'avoir et de porter des vêtements appropriés pour l'hiver. En Suède, la température intérieure des maisons est maintenue à 23 °C alors qu'en Australie elle descend souvent en bas de 18 °C.
Pour des informations sur les effets du froid sur la santé et les médicaments qui amplifient ces effets, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : New York Times, The Lancet.
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