« De nombreuses études ont montré que le cannabis peut entrainer des pertes de mémoire à court et à long terme.
» Cet effet est lié à la présence de récepteurs spécifiques sur différents types de cellules cérébrales (neurones et cellules gliales).
Giovanni Marsicano de l'Inserm et ses collègues, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature, montrent maintenant que ces effets sur la mémoire sont liés à la présence de ces mêmes récepteurs sur les mitochondries, les « centrales énergétiques » des cellules ».
Pour la première fois ainsi, une implication directe des mitochondries dans les fonctions supérieures du cerveau, comme l’apprentissage et la mémoire, est montrée.
Les mitochondries utilisent l’oxygène pour transformer les nutriments en énergie (sous forme d'ATP) nécessaire à tous les processus biochimiques.
Si le cerveau ne représente que 2 % du poids du corps, souligne le communiqué de l'Inserm, il consomme jusqu’à 25 % de son énergie. Par conséquent, l’équilibre énergétique du cerveau est très important pour ses fonctions et donc très régulé. Des altérations chroniques des fonctions mitochondriales (par ex. dans les maladies mitochondriales) produisent d’importants symptômes neurologiques et neuropsychiatriques.
« Cependant, l’implication fonctionnelle directe des mitochondries dans les fonctions supérieures du cerveau, comme l’apprentissage et la mémoire, était jusqu’à présent inconnue.
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Les chercheurs ont montré que le composant actif du cannabis, le THC (delta9-tétrahydrocannabinol), provoque de l’amnésie chez les souris en activant des récepteurs mitochondriaux dans l’hippocampe.
« La diminution de mémoire induite par le cannabis chez la souris exige l’activation de ces récepteurs hippocampiques », explique Giovanni Marsicano. Alors que leur suppression génétique empêche cet effet.
Les récepteurs mitochondriaux réguleraient les processus de mémoire via la modulation du métabolisme énergétique.
Psychomédia avec sources : Inserm, Nature.
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