Si les neuroleptiques (alias antipsychotiques) de seconde génération (dits "atypiques") « exposent à moins d'effets indésirables neurologiques à court terme que ceux de première génération
» tels que l'halopéridol (Haldol), « ils ont des effets indésirables métaboliques plus marqués, tels que des diabètes et des dyslipidémies
», selon des chercheurs de l'Inserm relayés par la revue Prescrire dans son numéro de novembre.
D'une manière générale, les neuroleptiques exposent aussi à une surmortalité.
La liste des neuroleptiques de seconde génération commercialisés en France comprend les six suivants : l'amisulpride (Solian ou autre), l'aripiprazole (Abilify ou autre), la clozapine (Leponex ou autre), l'olanzapine (Zyprexa ou autre), la quétiapine (Xeroquel, Seroquel LP ou autre) et la rispéridone (Risperdal ou autre).
« La prescription des neuroleptiques s'est développée rapidement à partir des années 1980
», rappelle la revue, depuis la mise sur le marché des neuroleptiques de seconde génération, « au motif d'un profil d'effets indésirables annoncé meilleur que celui des neuroleptiques dits de première génération
».
La prescription a notamment augmenté « hors autorisation de mise sur le marché (AMM), comme dans des troubles anxieux et des démences. Y compris chez les enfants et adolescents, comme par exemple dans les troubles déficitaires de l'attention avec hyperactivité et l'autisme.
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Cette utilisation large de neuroleptiques est préoccupante notamment en raison des troubles cardiaques et de la surmortalité auxquels ils exposent. Leur banalisation chez les enfants et adolescents pose problème, en l'absence de données sur leur impact potentiel sur des cerveaux en développement.Ainsi, comme dans d'autres cas, de nouveaux médicaments présentés, par les firmes, comme ayant un meilleur profil d'effets indésirables, supplantent des médicaments plus anciens, dont l'efficacité est avérée et les effets indésirables plutôt mieux connus.
Aux soignants de fonder leurs décisions sur des données solides plutôt que sur des espoirs et des messages commerciaux ».
L'article des chercheurs de l'Inserm est accessible sur le site de l'Académie française de médecine : Usage et mésusage des médicaments psychotropes : les antipsychotiques, nouvelle panacée pour les troubles psychiatriques ?, Hélène Verdoux, Elodie Pambrun, Marie Tournier, Bernard Bégaud.
Psychomédia avec source : Prescrire.
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