« Une grande partie
» des personnes qui subissent une chirurgie de l'obésité (chirurgie bariatique) en France ne bénéficierait pas d'une prise en charge préopératoire suffisante pour assurer sa pertinence et sa réussite, selon un rapport publié le 10 octobre par la Haute Autorité française de Santé (HAS).
En 2014, 54 241 chirurgies ont été réalisées en France, comparativement à 50 084 en 2013, 44 992 en 2012 et 11 000 en 2009.
Ce traitement « n’est proposé qu’en seconde intention, après échec du traitement médical bien conduit, chez des sujets adultes avec un indice de masse corporelle (IMC) plus grand que 40 kg/m2 ou plus grand que 35 kg/m2 associé à des comorbidités
», indique le rapport. (Calculez votre indice de masse corporelle et votre poids idéal.)
« Il consiste à modifier l’anatomie du système digestif soit pour diminuer la quantité d’aliments consommée (anneau gastrique ajustable, gastrectomie longitudinale (sleeve gastrectomy), gastroplastie verticale calibrée) ; soit pour diminuer la quantité d’aliments et leur assimilation par l’organisme (bypass gastrique, dérivation biliopancréatique).
»
Pour s’assurer du bien-fondé et du succès de cette « intervention lourde qui peut entraîner des complications et qui nécessite un suivi à vie
», différentes étapes, basées sur les recommandations de bonnes pratiques (HAS, 2009), doivent être respectées en amont. Elles incluent : le bilan médical et psychologique, l'information du patient, les décisions concertées entre plusieurs professionnels.
Le rapport de la HAS est basé sur des indicateurs pour l'année 2014 recueillis volontairement par 172 établissements sur les 501 établissements réalisant ces chirurgies.
Depuis la création de ces indicateurs il y a 3 ans, les résultats s’améliorent d’année en année. Toutefois les étapes ne sont pas systématiquement respectées pour chaque patient opéré :
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seulement 6 patients opérés sur 10 ont bénéficié à la fois d'un bilan de leurs comorbidités, d'un bilan endoscopique et d'une évaluation psychologique ;
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seules les opérations de 4 patients sur 10 ont été décidées dans le cadre d'une concertation entre plusieurs professionnels et fait l'objet d'une communication au médecin traitant.
Les résultats varient fortement entre les établissements, indiquant des pratiques très différentes. Les Centres spécialisés de l’obésité (CSO) et leurs partenaires participants ont en moyenne des résultats supérieurs aux autres établissements.
À partir de 2017, tous les établissements pratiquant des chirurgies de l’obésité devront participer à la mesure de la qualité de leur prise en charge préopératoire.
En 2013, nous rapportions que l'Assurance maladie faisait état de pratiques qu'elle jugeait inquiétantes concernant les chirurgies de l'obésité.
Psychomédia avec source : HAS.
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