Il pourrait ne pas être possible de prolonger la durée de la vie humaine au-delà des records déjà enregistrés, selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature. La durée maximale de vie serait fixe et soumise à des contraintes naturelles.
Jan Vijg, du Albert Einstein College of Medicine (AECM) ont analysé des données de mortalité de la Human Mortality Database portant sur les « super-centenaires » de la France, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis.
L'âge maximum au décès a augmenté rapidement entre 1970 et 1990 avant d'atteindre un plateau en 1995 après lequel il a commencé à baisser légèrement entre 1995 et 2006.
Après le record de longévité de la Française Jeanne Calment, décédée en 1997 à l'âge de 122 ans, « les doyens de l'humanité sont morts aux environs de 115 ans et nous prédisons que cela ne devrait pas changer dans un avenir prévisible », a indiqué Brandon Milholland, coauteur. Il n'exclut pas que quelqu'un puisse vivre plus longtemps mais les chances de vivre jusqu'à 125 ans sont quasi inexistantes, avec une « probabilité de moins de 1 sur 10 000 », estime-t-il.
Les résultats de l'étude suggèrent, sans le prouver, que la durée de vie humaine pourrait avoir une limite naturelle.
« De nouveaux progrès dans la lutte contre les maladies infectieuses et chroniques pourraient encore augmenter l'espérance de vie moyenne de la population mais pas la durée maximale de la vie », explique Vijg.
Tous les progrès de la vie moderne qui ont contribué à l'augmentation de la durée de vie moyenne n'ont pas modifié les processus biologiques du processus de vieillissement, a expliqué au New York Times le Dr Leonard P. Guarente, professeur de biologie au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T) qui n'est pas impliqué dans cette étude.
Le Dr Vijg décrit le vieillissement comme l'accumulation de dommages à l'ADN et d'autres molécules. Notre corps peut ralentir le processus en réparant certains de ces dommages. Mais à la fin il y a trop à corriger.
« Bien qu'il soit concevable que des percées thérapeutiques puissent prolonger la longévité au-delà des limites que nous avons calculées, il faudrait que ces avancées maîtrisent les nombreuses variantes génétiques qui, collectivement, semblent déterminer la durée de vie humaine
», dit-il. « Peut-être que les ressources actuellement dépensées pour augmenter la durée de vie devraient plutôt aller à allongement de la durée de vie en bonne santé.
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Psychomédia avec sources : AECM, Nature, New York Times.
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