« Les enfants peuvent être plus exposés que les adultes en raison de leurs spécificités morphologiques et anatomiques, et notamment de leur petite taille, ainsi que des caractéristiques de certains de leurs tissus
», souligne l'Anses.
Plus la source émettrice est proche – portable collé à l’oreille ou babyphone posé dans le berceau – plus la quantité de rayonnement, donc d’énergie absorbée par le corps, est importante. Sans parler des éventuels effets autres que thermiques, et encore très mal connus, des champs électromagnétiques.
L'étude « des données actuelles issues de la littérature scientifique internationale ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur mâle et femelle, le système immunitaire et la toxicité systémique, ni d’effets cancérogènes ou tératogènes
».
« Cela ne signifie pas que de tels effets sont écartés, mais seulement que le niveau de preuve est insuffisant pour trancher
», souligne Le Monde. « En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les radiofréquences comme “peut-être cancérogènes pour l’homme”. Et l’Anses rappelle qu’en 2013, elle avait établi un “effet possible” des radiofréquences sur l’apparition de gliomes (tumeurs du cerveau) pour les utilisateurs intensifs de téléphone mobile.
»
En revanche, l’Agence conclut à un « effet possible » (« niveau de preuve limité ») « de l’exposition aux radiofréquences sur le bien-être des enfants et leurs fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention)
». Sur ce dernier point, est-il précisé, « les résultats montrant des effets aigus [à court terme] se basent sur des études expérimentales dont la méthodologie est bien maîtrisée. »
Quant à des effets sur le bien-être (absence de troubles du sommeil ou de symptômes tels que fatigue, stress, anxiété, irritabilité, difficultés de concentration ou maux de tête), ils pourraient être davantage « liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent
».
L’Anses émet quelques recommandations, notamment :
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soumettre l’ensemble des dispositifs radioélectriques (tablettes tactiles, veille-bébés, jouets connectés, etc.) aux mêmes obligations concernant les niveaux d’exposition et d’information du public que celles encadrant les téléphones mobiles ;
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reconsidérer les normes d’exposition aux champs électromagnétiques de sources lointaines (antennes-relais, émetteurs de radio et de télévision) afin d’assurer des marges de sécurité suffisamment grandes (des pays comme le Canada ou les Pays-Bas ont déjà baissé ces limites, rapporte Le Monde mais les parlementaires français n’ont pas suivi cet exemple dans la loi sur les ondes de janvier 2015 ;
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réévaluer la pertinence du débit d’absorption spécifique (DAS) utilisé pour mesurer l’exposition des personnes et développer un indicateur représentatif de l’exposition réelle des utilisateurs de téléphones mobiles qui tiennent compte des conditions d’utilisation : signal utilisé, bonne ou mauvaise réception, mode d’usage (appel, chargement de données, etc.).
Aux parents, l'Anses conseille « à réduire l’exposition des enfants, en préconisant un usage modéré et en privilégiant le recours au kit mains-libres
».
Psychomédia avec sources : Anses, Le Monde.
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