En France, un tiers des étudiants en médecine auraient recours à des psychostimulants afin d'améliorer leurs performances académiques et leur vigilance, selon une étude française publiée dans la revue Medicine.
Guillaume Fond et ses collègues de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont interrogé 1 718 étudiants en médecine (âgés en moyenne de 27 ans, dont 37 % d’hommes).
33 % avaient déjà consommé des psychostimulants :
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30 % avaient déjà pris des produits en vente libre tels que des comprimés de caféine et/ou des boissons énergisantes à forte concentration de caféine ;
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6,7 % avaient déjà pris des médicaments d'ordonnance : les corticoïdes (anti-inflammatoires) étaient les plus fréquemment utilisés (4,5 %) ; suivis par le méthylphénidate (Ritaline, indiqué dans le TDAH), le modafinil (Modiodal, indiqué dans la narcolepsie) et le piracetam (Nootropyl, molécule nootropique).
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5,2 % avaient pris des drogues illicites : la cocaïne était la plus fréquente (4 %), suivie des dérivés de l'amphétamine.
La consommation de produits psychostimulants en vente libre commençait tôt et était prédictive de l'utilisation ultérieure de médicaments d'ordonnance.
Limiter la pression psychologique durant la première année préparatoire à la médecine pourrait limiter l'utilisation de psychostimulants dans cette population, notent les chercheurs. Limiter le manque de sommeil lors de l'internat pourrait diminuer l'utilisation chez les internes et les médecins en entraînement.
L'utilisation de corticoïdes, la plupart du temps par les internes qui recherchent la vigilance, apparaît comme une spécificité française comparativement aux résultats dans d'autres pays, notent les chercheurs. Les politiques gouvernementales françaises limitant l'utilisation du méthylphénidate et du modafinil semblent être efficaces, concluent-ils.
Cependant, les résultats de cette étude suggèrent que les restrictions politiques n'affectent pas le taux global d'utilisation de psychostimulants, mais plutôt le choix du produit. Comme les corticoïdes peuvent avoir des effets secondaires potentiels graves, la restriction de la prescription du méthylphénidate et du modafinil peut être discutable d'un point de vue bénéfice/risque de santé publique, disent-ils.
Psychomédia avec sources : Medicine, Inserm.
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