En France, 70 personnes atteintes de la maladie de Lyme - causée par une bactérie véhiculée par les piqûres de tique - s'apprêtent à lancer une action de groupe contre l'État et le laboratoire français Bio Mérieu qui fabrique le test de dépistage de la maladie.
À la différence d’autres pays européens, la France ne reconnaît pas officiellement la maladie de Lyme et ne rembourse donc pas les soins liés à la maladie.
Par ailleurs, le test diagnostique français, indiquent les plaignants, ne détecte pas toutes les souches de la maladie, contrairement au test allemand, ce qui a pour résultat que 300 000 nouveaux cas sont détectés en Allemagne par an contre 27 000 en France.
« Atteints de sclérose, de surdité, ou devant circuler en fauteuil roulant, ces malades s'apprêtent à lancer une action de groupe
», rapporte Europe 1. S’ils avaient été pris en charge dans le premier mois de leur maladie, ils auraient été guéris, estiment-ils.
« Trois ans après le début des symptômes, l'un des malades, Fernand Bouly, interrogé par Europe 1, s'est tourné vers le test allemand, réputé plus précis. Alors qu'il avait pourtant écumé les cabinets de médecins
», il reçoit enfin le diagnostic de maladie de Lyme. « Allez voir un psychiatre. Au bout du quatrième symptôme, (le médecin) a dit à mon mari, "moi je vous dis d'aller voir un psychiatre, au revoir madame
" », raconte Christiane », sa femme.
Me Julien Fouray, l'avocat des victimes, explique que « ce sont cinq nouvelles personnes
» qui les saisissent chaque jour, lui et sa consœur, Me Catherine Faivre, et qui « font part à chaque fois d'un drame humain, d'une errance médicale et d'un abandon
». Deux personnes, et notamment une dont les membres de sa famille vont rejoindre l'action, se sont suicidées.
Pour faire face à cette situation, rapporte Europe 1, beaucoup de patients et de médecins importent, dans l'illégalité, des tests d'Allemagne. « Il y en a qui vont en Allemagne ou aux États-Unis pour se faire diagnostiquer et traiter car en France il n'y a rien, c'est le désert. Et malheureusement, les professionnels de santé comme moi qui veulent dénoncer cela sont tout simplement éliminés de la scène médicale
», déplore Viviane Schaller, biologiste à Strasbourg, qui a été forcée de fermer son laboratoire il y a quatre ans lorsque l'agence régionale de santé a découvert ses méthodes.
Psychomédia avec source : Europe 1.
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