L'accident de mars 2011 de la centrale nucléaire de Fukushima pourrait causer entre 10 000 et 66 000 cas supplémentaires de cancer dans la population japonaise selon les ONG Physicians for social responsability (PSR, prix Nobel de la paix 1985) et International Physicians for the Prevention of Nuclear War (IPPN), publié le 9 mars.
Dans la préfecture de Fukushima, 116 enfants dont déjà reçu des diagnostics d'une forme agressive ou généralisée (avec métastases) de cancer de la thyroïde et 50 autres, de cancer de la thyroïde suspecté, selon le rapport intitulé « 5 Years Living With Fukushima ».
L'incidence est de 3,6 cas pour 100 000 enfants comparativement à 0,35 avant l'accident nucléaire, ce qui représente un taux multiplié par 10.
Parmi les personnels de décontamination et les sauveteurs, « plus de 25 000 ont subi les doses les plus élevées de radiations avec des risques importants pour leur santé
». Des données fournies par l'opérateur de la centrale, TEPCO, prédisent qu'une centaine d'employés devraient développer un cancer en raison des doses excessives de radiation qu'ils ont subies et une cinquantaine de ces cas devraient être mortels. Mais les doses réelles reçues par les travailleurs sont probablement plusieurs fois plus élevées, estime le rapport.
En plus des 200 000 résidents de Fukushima qui ont été réinstallés dans des camps de fortune à proximité de la zone décrétée inhabitable après la catastrophe, où environ 100 000 vivent encore aujourd'hui, la population exposée inclut des millions d'autres Japonais. À ce jour, la population continue d'être exposée à des doses accrues de radiation provenant de petites quantités de retombées radioactives, ainsi que des aliments et de l'eau contaminés. Le nombre de cancers supplémentaires pour le Japon varie entre 9 600 à 66 000 cas en fonction de l'estimation des doses de radioactivité.
« Les retombées de santé publique de Fukushima vont hanter le Japon pendant des années et cet héritage ne doit pas être poussé sous le tapis par les partisans de l'énergie nucléaire
», a déclaré la Dre Catherine Thomasson, coéditrice du rapport et directrice de Physicians for Social Responsibility.
Psychomédia avec sources : PSR, AFP (Le Parisien), Medscape.
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