Les médicaments sont toujours prescrits par le nom de marque malgré la loi (France)

Un an après l’entrée en vigueur de l’obligation pour les médecins de prescrire les médicaments en « dénomination commune internationale » (DCI), c’est-à-dire avec le nom de la molécule, une grande proportion des médicaments sont toujours prescrits avec le seul nom de marque, selon une enquête d'UFC-Que Choisir. Dans l'intérêt des patients, l'association de consommateurs appelle le gouvernement à prendre les mesures pour faire respecter la loi.

Sur les 2729 médicaments prescrits dans 815 ordonnances, seuls 13 % étaient inscrits en DCI ; 14 % supplémentaires comportaient la DCI ainsi que le nom de marque, comme le tolère la loi ; mais 73 % étaient prescrits avec le seul nom de marque.

Ce sont les médecins spécialistes qui respectent le moins la nouvelle loi avec 85 % des médicaments prescrits avec le nom de marque seulement comparativement à 70 % pour les généralistes.

La prescription en DCI, rappelle l'association :

« est un moyen efficace de lutter contre le surdosage ou les interactions médicamenteuses, en évitant le piège des noms de marque qui masquent les molécules présentes » ;
« facilite (...) la prise de traitement à l’étranger, puisqu’elle est comprise partout dans le monde » ;
« permet enfin aux consommateurs d’acheter à moindre frais la bonne molécule, sans se soucier des noms de marque. »

Soulignons aussi que l'utilisation du nom de la molécule active d'un médicament facilite grandement les recherches d'informations sur Internet.

« En clair », réume l'association, « la prescription en DCI permet de ramener chaque médicament à sa valeur thérapeutique, en s’affranchissant des influences promotionnelles des laboratoires ».

L’UFC-Que Choisir demande au Ministère de la Santé et à l’Assurance maladie de mettre en place :

« l’inscription de la prescription en DCI dans les critères de la rémunération sur objectifs de santé publique des médecins » ;
« des contrôles pour identifier les médecins récalcitrants et leur rappeler instamment cette obligation légale ».