Les antidépresseurs de la classe des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (ISRS) pendant la grossesse sont liés à un risque plus élevé d'autisme et de retard du développement chez les garçons, selon une étude publiée dans la revue Pediatrics.
Les antidépresseurs ISRS, qui sont les plus prescrits, incluent notamment le citalopram (Celexa, Séroptam), l'escitalopram (Lexapro, Seroplex, Cipralex), la fluoxétine (Prozac), la paroxétine (Paxil, Deroxat, Pexeva) et la sertraline (Zoloft).
Rebecca A. Harrington de l'Université John Hopkins et ses collègues (1) ont mené cette étude avec 966 enfants, âgés de 2 à 5 ans, présentant un trouble du spectre de l'autisme, un retard de développement ou un développement normal.
L'exposition aux antidépresseurs était 3 fois plus fréquente chez les garçons atteints d'autisme que chez ceux ayant un développement normal. Le risque était plus élevé chez les enfants ayant été exposés aux antidépresseurs durant le premier trimestre de la grossesse.
L'exposition aux antidépresseurs était aussi plus élevée chez les garçons ayant un retard de développement. L'effet le plus marqué concernait l'exposition dans le dernier trimestre de la grossesse.
La sérotonine est essentielle au développement précoce du cerveau. L'exposition pendant la grossesse à tout ce qui influe sur les niveaux de sérotonine peut donc avoir un effet potentiel sur le développement, soulignent les chercheurs.
L'étude ne prouve pas que le lien constaté est de cause à effet mais en suggère la possibilité. La question se pose, disent les chercheurs, si l'utilisation des antidépresseurs qui a considérablement augmenté au cours des dernières années peut être lié à l'autisme dont la prévalence a aussi considérablement augmenté.
(1) Li-Ching Lee, Rosa M. Crum, Andrew W. Zimmerman et Irva Hertz-Picciotto.
Psychomédia avec sources: John Hopkins University, Pediatrics, PsychCentral.
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