Une alimentation riche en protéines, à l'âge moyen, augmente considérablement le risque de cancer et de façon plus générale de décès précoce, selon une étude publiée dans la revue Cell Metabolism. Ce qui n'est pas le cas après 65 ans.
Valter Longo et Eileen Crimmins de l'Université de Caroline du Sud ont analysé des données concernant 6,318 personnes de plus de 50 ans suivies pendant près de 20 ans.
Celles qui avaient une consommation élevée de protéines (20% ou plus de l'apport total en calories) avaient un risque de cancer 4 fois plus élevé que celles qui en consommaient faiblement (moins que 10% de l'apport en calories). Celles qui avaient une consommation modérée (10% à 19%), avaient un risque 3 fois plus élevé.
Celles qui avaient une consommation élevée avaient aussi un risque 74% plus élevé de mourir de toute cause durant l'étude que celles qui avaient une faible consommation. Elles étaient aussi plusieurs fois plus susceptibles de mourir de diabète.
Dans l'ensemble, même un petit changement pour passer d'un niveau de consommation modéré à un niveau faible réduisait le risque de décès précoce de 21%.
Les protéines contrôlent le facteur de croissance analogue à l'insuline (IGF-I) qui est une hormone de croissance aidant le corps à grandir mais étant aussi liée à la susceptibilité au cancer, expliquent les chercheurs. Les niveaux d'IGF-I diminuent considérablement après 65 ans ce qui mène à une perte de muscle et une potentielle fragilité.
Alors qu'un apport élevé de protéines à l'âge moyen était très nocif, il était protecteur pour les personnes âgées.
Une étude précédente de cette équipe, menée avec une cohorte équatorienne ayant une mutation génétique réduisant les niveaux d'IGF-I, de telle sorte que les membres de la cohorte étaient tous moins grands que 5 pieds, a montré qu'ils étaient très peu susceptibles de développer un cancer ou le diabète.
Les protéines d'origine végétale, telles que celles provenant de fèves, n'avaient pas un aussi grand effet sur la mortalité que les protéines d'origine animale (viande, lait, fromage…). Les taux de cancer et de décès ne semblaient pas être affectés par la consommation de glucides ou de matières grasses, ce qui suggère que la protéine animale était "la principale coupable
".
"La majorité des Américains consomment environ 2 fois plus de protéines qu'ils ne le devraient, et il semble que le meilleur changement serait d'abaisser la consommation quotidienne de toutes les protéines mais en particulier celles d'origine animale", dit Longo. "Mais il ne faut pas diminuer les protéines de façon extrême car la ligne entre un niveau protecteur et la malnutrition peut être rapidement franchie."
Ces résultats soutiennent les recommandations de plusieurs agences de santé de consommer 0.8g de protéine par Kg de poids corporel, soit pour une personne pesant 60 Kg (130 livres) par exemple, 45-50g de protéines de préférence dérivées des plantes telles que les légumes secs (légumineuses).
Des analyses sanguines ont aussi montré que les participants qui avaient des niveaux élevés d'IGF-1, le lien entre la consommation de protéines et la mortalité par cancer était plus marqué. Ils ont aussi confirmé les liens entre protéines, IGF-I et croissance des tumeurs cancéreuses chez la souris.
"Presque tout le monde va avoir une cellule cancéreuse ou une cellule pré-cancéreuse à un moment donné, la question est: progresse-t-elle ? Il s'avère que l'un des principaux facteurs pour déterminer si elle progresse est l'apport en protéines", explique Longo.
Psychomédia avec source: University of Southern California.
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