Prix exorbitant des lunettes en France : les causes et les propositions d'UFC Que-Choisir

UFC-Que Choisir rend publique une étude sur les marges des opticiens qui expliquent les coûts exhorbitants payés par les consommateurs.

Alors qu'une opacité tarifaire empêche ces derniers de faire jouer la concurrence, les frais de distribution, représentant 70 % du prix de vente hors taxes, expliquent que le prix des lunettes soit 50 % plus élevé en France que la moyenne européenne, indique l'association.

"Une lunette est vendue en moyenne 393 € HT (470 € TTC) ce qui représente 3,3 fois son prix d’achat par l’opticien (118 € seulement) ! Sur les verres, la marge brute moyenne atteint même 317 % !", indique l'association. "Le niveau de marge excessif des distributeurs sert à couvrir des frais fixes trop élevés et des dépenses de marketing inconsidérées."

L’augmentation de 47% depuis 2000 du nombre de points de vente (portée par l'augmentation du nombre de diplômés qui sortent chaque année des écoles d'optique) alors que la croissance des besoins de la population n'a été que de 13 % fait que chaque magasin ne vend que 2,8 paires de lunettes par jour ouvré en moyenne, sur lesquelles l’ensemble des coûts fixes du magasin sont répercutés.

S'ajoute à cela, les dépenses de marketing. À ce sujet, l'association dénonce la pratique des « secondes paires gratuites », "qui n'ont de gratuit que le nom" puisque cette pratique contribue à l'augmentation des prix.

Comme solution, l'association propose la généralisation des réseaux de soins des complémentaires santé. Ce système permet la négociation de tarifs plus faibles avec des opticiens partenaires.

Dans le cadre de la réflexion gouvernementale en cours, UFC-Que Choisir demande:

"L’inscription à l’ordre du jour du Sénat de la proposition de loi visant à permettre aux mutuelles de mettre en place des réseaux de soins, adoptée en novembre 2012 par l’Assemblée nationale" ;
"Un encadrement de l’activité de ces réseaux (...) pour s’assurer des effets pro-concurrentiels à court comme à long terme de leur généralisation."