Même pieds nus, les jeunes femmes habituées aux talons hauts marchent différemment de celles qui en portent rarement, selon une étude australienne publiée dans le Journal of Applied Physiology, en raison de dommages aux muscles.
Neil J. Cronin de l'Université de Griffith et ses collègues ont mené cette étude avec 19 femmes, âgées de 25 ans en moyenne, dont 9 avaient porté des talons hauts au moins 40 heures par semaine pendant au moins 2 ans et 10 autres qui en portaient très rarement ou jamais.
Les femmes qui portaient des talons faisaient de plus petits pas et mettaient plus de force dans chaque pas. Leur pattern de mouvement, avec les pieds courbés et sur la pointe, était maintenu même quand elles marchaient pieds nus.
En conséquence, les muscles des mollets étaient raccourcis, ce qui amenait à exercer encore plus de contraintes mécaniques sur ceux-ci. Chez celles qui n'en portaient pas, la marche impliquait surtout un étirement des tendons, particulièrement ceux d'Achille, alors que chez celles qui portaient des talons, elle impliquait surtout les muscles. Or, le rôle des tendons dans la marche est essentiel, car ce sont eux qui donnent l'énergie, souligne le Dr Cronin. Les tendons constituent des « ressorts
» plus efficaces que les muscles, explique-t-il.
Les porteuses de talons se fatiguent donc plus vite et le risque de blessure est plus important, notamment en cas de passage « brutal » à des chaussures plates car la position dans les talons hauts devient la nouvelle position par défaut pour la structure du pied.
Le jeune âge des femmes ayant participé à l'étude suggère qu'il n'est pas nécessaire de porter des talons longtemps avant que ces adaptations commencent à se produire.
Le choix des talons hauts influencé par le besoin de statut social
Psychomédia avec sources : Le Monde, New York Times. Tous droits réservés.