Il y a quelques années, les équipes de David Klatzmann et Patrice Cacoub du Conseil national français de la recherche scientifique (CNRS) avaient montré que les personnes souffrant de ces vascularites présentaient un déficit en lymphocytes T dits régulateurs. Quand l'hépatite C guérit grâce aux antiviraux, ces lymphocytes s'élèvent et la vascularite disparaît.
L'interleukine 2 est un facteur de croissance qui stimule d'autres types de lymphocytes T, dits effecteurs ou tueurs. Elle est utilisée contre le cancer du rein et le mélanome malin à fortes doses.
Il y a quelques années, des chercheurs ont découvert que des souris dénuées du gène de l'interleukine 2 souffraient de maladies auto-immunes et n'avaient pas de lymphocytes T régulateurs.
Ce qui a amené les équipes de Klatzmann et Cacoub à tester un traitement par l'interleukine 2 pour normaliser ces lymphocytes.
L'essai a été mené avec 10 personnes présentant des vascularites liées à une hépatite C résistante à un traitement antiviral. Elles ont reçu 4 traitements de 5 jours d'IL-2, à 3 semaines d'intervalle, à des doses 10 à 20 fois plus faibles que celles utilisées pour le traitement de cancers. Après 6 mois, le traitement se révélait très bien toléré et avait induit une stimulation des T régulateurs chez tous les participants, sans activation des T effecteurs (ce qui aurait pu amplifier la maladie auto-immune), et il a entraîné une amélioration des symptômes chez 8 d'entre eux.
Ces résultats ouvrent des perspectives nouvelles pour le traitement des maladies auto-immunes et inflammatoires, estiment les chercheurs. Des essais sont déjà en cours pour le traitement du diabète de type 1.
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