Les antennes relais sur les HLM (Habitations à Loyer Modérés) se multiplient. Pour les opérateurs de téléphonie mobile, ces bâtiments sont des aubaines, souligne l’Association Santé Environnement France (Asef), car ils doivent obtenir l'autorisation d’un seul propriétaire plutôt que de dizaines dans le cas des copropriétés. En effet, l’arrêt de 2005 décrète qu’une antenne relais ne peut être implantée que si les propriétaires de l’immeuble l’acceptent à l’unanimité; les locataires n'ont donc pas à être consultés.
Cette prolifération se fait malgré le rapport récent de l'Afsset qui appelait à la réduction de l'exposition du public aux ondes électromagnétiques et la reconnaissance en mai dernier par le Conseil de l’Europe que les émissions de la téléphonie mobile sont une "attaque à la santé publique
".
L’Asef, qui réunit plus de 2500 médecins, a publié les résultats d'une enquête sur l’impact de ces antennes sur la santé, menée auprès de 143 locataires des HLM d’Aix-en-Provence et d’Aubagne (Bouches-du-Rhône) qui comptent entre 12 et 14 antennes sur leur toit:
- 43% des participants se plaignaient d'acouphènes (sifflements, bourdonnements, etc.) comparativement à 15% de la population générale;
- 55% souffraient de troubles du sommeil comparativement à 32% de la population générale;
- 27% rapportaient des problèmes de concentration comparativement à 4% des Français;
- 83% de ceux qui ont eu l'occasion de partir en vacances voyaient leur(s) symptôme(s) disparaître au bout de quelques jours après avoir quitté leur logement.
Ces résultats "vont dans le sens de l’étude Bortkiewicz publiée en Pologne en 2004 ou encore de l’étude Abdel-Rassoul menée en Egypte en 2007 qui faisaient toutes deux le lien entre les troubles du sommeil et de la concentration et la proximité des antennes relais. On peut également évoquer l’étude Hutter réalisée par une équipe de chercheurs autrichiens en 2010 qui a démontré le lien entre antennes relais et acouphènes …
", note le Dr Patrice Halimi, secrétaire général de l’ASEF et chirurgien-pédiatre à Aix-en-Provence.
"Les locataires que nous avons rencontrés ont l’impression qu’on se moque d’eux
", dit-il. "On ne leur a pas demandé leur avis pour savoir s’ils étaient d’accord pour qu’on leur implante des antennes relais sur leur toit. Ils ne touchent même pas d’indemnités financières pour ça et pourtant ce sont eux qui prennent et assument le risque…".
Nous avons besoin de normes collectives telles qu'il en existe sur l'air ou sur l'eau, conclut Patrice Halimi. "Le législateur doit se saisir de cette question en se demandant à qui doit bénéficier le doute
", dit-il.
Présente au Grenelle des Ondes en 2009, l’association travaille, entre autres sujets, sur la question des ondes électromagnétiques et la gestion de la prise de risque collective. Son site internet fournit des informations sur plusieurs sujets environnementaux qui touchent le quotidien (maison, alimentation, problématiques émergentes telles que l'hypersensibilité électromagnétique, et beaucoup plus). Il présente notamment des "petits guide verts
" du bio-ménage, du bio-bébé et du bio-jardinage.
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