Une consommation régulière d'alcool sur plusieurs années, même de vin et même en faible quantité, augmenterait le risque de cancer du sein selon une étude, publiée dans le Journal of the American Medical Association(JAMA). C'est la consommation sur une longue période qui influence le risque, précisent les chercheurs, et non pas la consommation du dernier mois ni celle de la dernière année.
Alors que plusieurs études précédentes ont montré un lien entre la consommation d'alcool et le risque de cancer du sein, Wendy Chen de l'Université Harvard et ses collègues ont voulu vérifier l'effet d'une faible consommation régulière. Ils ont analysé les données concernant 105.986 participantes suivies pendant 28 ans dont la consommation a été évaluée au début de l’âge adulte puis 8 fois au cours du suivi.
Une consommation moyenne de 5 à 10 grammes d’alcool par jour, soit l'équivalent de 3 à 6 verres par semaine, augmenterait le risque de 15%, une augmentation qualifiée de modeste, et 2 verres par jour de 51%. L'augmentation est de 10% pour chaque augmentation de 10 grammes.
Il n'y avait pas de différence selon les types d'alcool: vin, bière ou spiritueux. Il n'y avait pas de différence selon la période de vie où l'alcool était consommé. La consommation de 18 à 40 ans augmentait le risque qui persistait même si les femmes réduisaient leur consommation après 40 ans. Des beuveries, même peu fréquentes, augmentaient aussi le risque.
Une explication possible de ce lien pourrait être les effets de l'alcool sur le niveau des œstrogènes circulant dans le sang.
Il semblerait donc que l'action antioxydante du resvératrol du vin rouge, anti-inflammatoire et anti-cancéreuse, constatée dans des études de laboratoire, ne contrebalance pas les effets de l'alcool dans des études épidémiologiques en ce qui concerne le cancer du sein.