Le Mediator était, dans la majorité des cas, prescrit en dehors de son autorisation de mise sur le marché (AMM), montre une nouvelle étude publiée le 8 août sur le site de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps). Présenté et autorisé comme antidiabétique, le médicament était prescrit (légalement) comme coupe-faim dans près de 2 cas sur 3. Seulement 20 % des 5 millions de personnes qui ont pris le Mediator de 1976 à 2009 en France étaient diabétiques.
L'étude, réalisée avec environ 2500 fiches de patients, "permet de mettre en évidence une caractéristique majeure de cette crise sanitaire : le mésusage du produit", souligne l'auteur David Koenig.
L'étude montre également que les problèmes des valves cardiaques augmentent avec la dose et la durée du traitement.
La moitié des patients prenaient trois comprimés par jour, la posologie conseillée dans le cadre de l'AMM, mais «2,6% en ont reçu plus de trois, avec un maximum de 9 comprimés pour un patient». Plus de la moitié ont eu une durée de traitement supérieure à deux ans, et 12% en ont pris pendant dix ans. "Dans un contexte de mésusage, ces modalités de prescription apparaissent largement abusives", rapporte Le Figaro.
Des conclusions qui ne sont sans doute pas pour rassurer les médecins craignant d'être poursuivis dans cette affaire.
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