Une récente étude pourrait relancer l’enquête sur les conséquences en France de l’accident nucléaire de Tchernobyl, rapporte Le Parisien. Alors que dans un dossier actuellement en cours, le parquet a requis un non-lieu, deux experts démontrent que les cancers de la thyroïde ont fortement augmenté après la catastrophe.
Les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon ont étudié les dossiers des personnes traitées par le Dr. Jean-Charles Vellutini, pratiquement le seul endocrinologue à exercer sur l’île de Beauté avant 1986, et ont constaté une augmentation après 1986 de la proportion des troubles thyroïdiens par rapport aux autres affections endocriniennes. L'analyse d'un échantillon de 2.096 dossiers tirés au hasard a montré une augmentation de cette proportion de 44% en moyenne et pouvant atteindre 100%.
Cette étude pourrait intervenir dans le procès en cours du professeur Pierre Pellerin, qui était à la tête du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) en 1986.
Plusieurs dizaines de personnes atteintes de maladies de la thyroïde, résidant pour la plupart en Corse et dans l’Est de la France, se sont constituées partie civile en 2001 pour dénoncer les dissimulations de l’État. Une information judiciaire pour tromperie aggravée a été ouverte et le professeur Pellerin a été mis en examen en 2006. Il affirmait, suite à la catastrophe, que l’augmentation de la radioactivité en France ne justifiait pas de prendre de mesures de santé publique. «L'élévation relative de la radioactivité» en France était «très largement inférieure aux limites réglementaires», affirmait-il par voie de communiqués.
L’avocat des parties civiles entend demander à la Cour d'appel de Paris, qui doit se prononcer le 7 septembre prochain, de rejeter la demande de non-lieu et d’examiner cette étude.
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